C’est la première réaction officielle au sujet des allégations de 30 députés provinciaux du Sud-Kivu sur les tueries de plus de 200 civils le 16 juillet dernier par des miliciens dans la localité de Kipupu (territoire de Mwenga) au Sud-Kivu. Le gouvernement provincial confirme l’attaque mais avance un bilan de loin inférieur, une dizaine de morts.
Dans le compte-rendu du conseil des ministres signé le 24 juillet, soit 9 jours après l’attaque, les autorités provinciales du Sud-Kivu chargent les groupes armés Twirwaneho et Ngumino qui « ont perpétré des tueries graves contre les populations civiles innocentes. »
« Le bilan provisoire de ces massacres fait état d’une dizaine de morts, de plusieurs villages incendiés, des biens pillés et beaucoup d’autres actes criminels », dit le document de la réunion présidée par le gouverneur Théo Kasi.
Une délégation composée du ministre provincial de l’intérieur, de deux députés provinciaux, et des délégués de la Monusco devrait se rendre à Kipupu ce lundi « pour s’enquérir de la situation et lui (gouverneur) présenter le bilan définitif pour des décisions idoines et appropriées. »
Outre les députés provinciaux, les autorités coutumières du territoire de Fizi et du secteur d’Itombwe (territoire de Mwenga) avaient également avancé le bilan de plus de 200 personnes tuées dans l’attaque. Plusieurs personnes étaient portées disparues et des centaines de maisons incendiées, selon les mêmes autorités qui avaient appelé à deux jours de deuil.
L’armée pour sa part s’était contentée de confirmer l’incident sans avancer un bilan car « absente » de la zone lors de l’attaque. Elle a confirmé jeudi dernier avoir installé un camp permanent à Kipupu pour sécuriser la population qu’elle appelle à regagner le milieu.
Patrick Maki