RDC : l'armée se déploie à Kipupu après allégations des tueries de plus de 200 personnes par des miliciens

Carte de la province du Sud-Kivu

Les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) se sont déployées jeudi 23 juillet dans le village Kipupu, en chefferie d'Itombwe (territoire de Mwenga) au Sud-Kivu. A Kipupu, selon les députés provinciaux, 220 civils ont été tués, dans la nuit du 16 juillet dernier lors d'une attaque attribuée à une coalition des miliciens Ngumino, Twirwaneho et Red Tabara.

Le porte-parole de l’opération sokola 2 sud au Sud-Kivu, le capitaine Dieudonné Kasereka, indique qu’un camp permanent des FARDC est installé à Kipupu sur demande des autorités de la 33e région militaire.

« Selon la décision du commandement de la région militaire, nous avons fait le déploiement des militaires à Kipupu pour y installer un camp qui doit y rester pour toujours. L'armée a constaté que les miliciens ont profité de l'absence des militaires dans ce village. Je lance aussi un appel à la population de Kipupu d'abandonner la brousse pour regagner leur village. Il n’est plus question de continuer à rester dans la brousse alors que l'armée est déjà là », a dit à ACTUALITE.CD le porte-parole de l’armée.

Les sources locales confirment la présence de l’armée depuis ce jeudi à Kipupu. Mais la population qui craint encore pour sa sécurité n’est pas prête à regagner le village.  

« Les militaires sont déjà à Kipupu mais c'est très difficile à la population de regagner le village. Nous avons été attaqués pendant la nuit, nous avons tout perdu, les gens n'ont pas d'habits, tous les biens ménagers ont été brûlés dans des maisons, alors on nous dit de rentrer, comment nous allons vivre ? D’ailleurs les blessés ne sont pas pris en charge jusqu’à présent. Nous craignons pour notre sécurité car ce n'est pas la première fois que l'armé installe le camp à Kipupu mais après un temps elle ferme le camp. Est-ce que cette fois, elle y restera pour toujours ? », s'interroge Enasi Yoni, chef de localité de Kipupu.

Les autorités congolaises ne se sont pas toujours prononcées sur allégations de ces massacres. L’information est cependant confirmée par une trentaine de députés provinciaux du Sud-Kivu et les autorités coutumières du territoire de Fizi et d’Itombwe. Ces derniers ont même décrété deux jours de deuil en mémoire des victimes.

Pour sa part, la Monusco a annoncé qu’elle va déployer « très prochainement » une mission à Kipupu pour vérifier ces allégations.

Lubunga Lavoix, à Baraka