L‘abbé Donatien Nshole Babula, secrétaire général de la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO), est revenu sur sa visite à la prison de Makala jeudi dernier, soit la veille du début du procès en appel de Vital Kamerhe. Il insiste sur le fait que cette visite était inscrite dans un cadre strictement privé et pastoral.
« C’était dans un cadre privé, personnel et pastoral. Deux jours avant, j’avais appris qu’il était très malade. J’ai reçu un de ses militants qui était passé pour parler de lui. Je lui avais dit que je trouverai un temps pour rendre visite. Je suis allé. On a parlé. Je l'ai réconforté. J’ai visité aussi d’autres personnes. C’était une visite pastorale », a t-il dit dans une mise au point.
Il ajoute que Kamerhe n’était pas la seule personne rencontrée.
« Je n’ai pas été envoyé pour négocier quoi que ce soit. Ce n’est pas l’unique personne que j’ai vue. Je vais à Makala chaque année (...). Je n’étais pas allé là-bas comme porte-parole ou envoyé pour faire quoi que ce soit, c’était une initiative privée. Ce n’est pas la première fois. Quand Franck Diongo était en prison, j’avais fait pareil. De passage à la Haye, j’avais profité pour saluer le sénateur Jean-Pierre Bemba », a t-il précisé.
L’abbé note aussi la mission de l’Eglise qui, selon lui, est également d’accompagner spirituellement les hommes politiques.
« Les politiciens que le Seigneur a mis sur notre route sont aussi des gens à accompagner spirituellement. Je ne vois pas pourquoi on veut en faire un problème d’Etat (...). Une visite à la prison d’un membre de l’église ne veut pas dire qu’on est en train d’interférer dans les affaires de la justice », a t-il ajouté.
Il considère ce procès comme une école, dit-il.
« L’Eglise a tiré la sonnette d’alarme pour notre justice qui fait la honte de ce pays. L’Eglise a reconnu qu’il y a des pas qui sont faits dans la bonne direction, mais l’Eglise n’est pas entrée dans les méandres de la justice pour savoir si c’est juste ou vrai. Nous sommes en train de suivre ce procès pour dégager des leçons de gouvernance. C’est une école, ce procès. On n’a pas engagé un avocat pour suivre ce dossier sur le plan judiciaire. Qu’on ne fasse pas d’amalgames », a t-il dit.
Le procès en appel de Vital Kamerhe dans le cadre du volet « maisons préfabriquées » du programme dit de 100 jours a été ouvert ce vendredi. Le tribunal près la Cour d’appel de Kinshasa-Gombe a renvoyé l’affaire au 7 août dans le but de régulariser, dit-il, la saisine.