RDC : le FCC relève l'inconstitutionnalité des dernières ordonnances de Tshisekedi et encourage Ilunkamba à rencontrer le chef de l'État sur la "situation déplorée"

Jérémie Mwilanya, Coordonnateur du FCC

Après la déclaration du premier ministre, Sylvestre Ilunkamba au sujet des ordonnances contresignées par le vice-Premier ministre, ministre de l'Intérieur, Sécurité et Affaires coutumières, Gilbert Kankonde, c'est le tour du Front commun pour le Congo (FCC) de réagir sans tarder. La famille politique de Joseph Kabila  relève l'inconstitutionnalité des ordonnances sur la nouvelle mise en place au sein de la magistrature et de l'armée.

Il note aussi que ces ordonnances tendent vers une "dérive dictatoriale" passible des "peines graves."

“Le FCC qui reconnaît le droit à une promotion légitime des nominés, note cependant le non-respect des procédures et la violation de l'équilibre des pouvoirs constitutionnels au sein de l'Exécutif qui est bicéphale. Cet équilibre est renforcé par l'esprit et la lettre de l'Accord qui régit la coalition au pouvoir (...) ces violations intentionnelles et récurrentes de la constitution et des lois de la République ne sont pas de nature à favoriser le fonctionnement harmonieux des institutions, gage de la stabilité du pays. Elles tendent plutôt à replonger le pays dans une dérive dictatoriale de triste mémoire et dans une crise aux conséquences incalculables. Elles sont proscrites sous peine des sanctions graves”, dit le communiqué de la conférence des présidents du FCC tenue sous l'égide de Néhémie Mwilanya.

Les lieutenants de l'ancien chef de l'État apportent leur soutien au Premier ministre Sylvestre Ilunkamba et encourage ce dernier à rencontrer Félix Tshisekedi en rapport avec cette "situation déplorée."

"Le FCC réitère son soutien au Premier ministre, chef du Gouvernement et l'encourage à rencontrer très rapidement le Président de la République en vue de tirer au clair la grave situation ainsi déplorée.", ajoute le communiqué. 

Un peu plus tôt, Sylvestre Ilunga Ilunkamba a refusé, dans une déclaration, de reconnaître le contreseing en son nom sur la série des ordonnances lue le 17 juillet courant sur les ondes de la RTNC.

«Le contreseing est de très haute portée politique et juridique qui relève de la compétence exclusive attachée à la qualité de Premier ministre et qui ne peut se concevoir dans le cadre de l’intérim tel que circonscrit dans la lettre qui l’a conféré au vice-premier ministre, ministre de l’intérieur, sécurité et affaires coutumières », a-t-il dit dans un communiqué signé par son porte-parole Albert Lieke.

C'est une nouvelle saga au sein de la coalition au pouvoir après celle ayant conduit à l'interpellation il y a peu, de Tunda Ya Kasende (PPRD), alors Vice-premier ministre, ministre de la justice qui a fini par démissionner  du gouverneur.

Auguy Mudiayi