Le Mouvement du 23 mars (M23) a réagi au rapport publié mercredi 15 juillet par l’International Group (ICG) sur la violation dans la province de l’Ituri. Ce document consulté par la rédaction de ACTUALITE.CD allègue que certains membres du M23 installés en Ouganda seraient également impliqués dans les violences actuelles en Ituri. L’ONG cite les services sécuritaires congolais comme source.
« Les déplacements d’anciens membres du M23 de l’Ouganda vers les territoires d’Aru et de Djugu en Ituri en 2018 par la frontière ougandaise sont confirmés par des responsables de sécurité congolais qui ont aussi appréhendé certains ex-M23 au moment de leurs infiltrations vers la forêt de Berunda, en Ituri. Selon eux, leur interrogatoire aurait confirmé l’existence d’un réseau de recrutement des anciens membres du M23 en Ouganda », rapporte l’organisation qui dresse même le parcours de ces combattants, se basant toujours sur les sources de l’appareil sécuritaire congolais: Ils se seraient infiltrés de la région de Kamango, dans le Nord-Kivu, jusqu’à Walendu-Bindi, territoire d’Irumu dans l’Ituri, via Tchabi, à la frontière des deux provinces.
Bertrand Bisimwa, le président du M23, rejette la responsabilité aux autorités congolaises. Il souligne que la majorité des ex-combattants conduits par le Général Sultani Makenga sont bel et bien dans le territoire de RUTSHURU au Nord-Kivu depuis 2017. Ses hommes sont position inoffensive sur le sol congolais en « attendent impatiemment la mise en œuvre des engagements de Nairobi ». Il ajoute que d’autres combattants sont toujours cantonnés à KIBUNGO (Rwanda) et à BIHANGA (Ouganda) sous la surveillance de ces deux pays.
Bertrand Bisimwa laisse croire dans son communiqué que des rapatriements sont faits d’une manière unilatérale et dans un processus opaque par le gouvernement congolais.
« Les ex-combattants ainsi rapatriés à l’insu de la Direction du M23 ne peuvent plus être assimilés au M23 moins encore les actes qu’ils poseraient sur le territoire congolais. Seul le gouvernement congolais serait responsable », dit-il.
Il s’en prend également aux services congolais de renseignement qui ont, selon lui, comme objectif de plomber le processus de paix et d’entretenir leur abreuvoir que représente l’instabilité dans l’Est du pays. En effet, ces pratiques consistent à distiller des informations sulfureuses au sein de l’opinion à travers des ONG par des personnes se présentant soit comme des victimes d’un conflit soit comme des simples renseignant pour livrer à ces ONG des informations dites crédibles ne nécessitant plus une quelconque vérification ».
Bertrand Bisimwa va plus loin dans ses accusations:
« Pour rappel, en 2014, les mêmes services dits de renseignement ont tenté de recruter certains ex-combattants du M23, à travers certains hommes d’affaires Congolais, pour d’abord, les attirer sur le terrain de Beni, ensuite, les faire arrêter par les Fardc et, en enfin, les présenter à la presse pour conforter la thèse de l’implication du M23 dans les massacres de Beni », dit-il.
Il ajoute qu’entre 2017 et 2018, « ils ont opéré certains recrutements clandestins d’un certain nombre des nos ex-combattants cantonnés au Rwanda pour une cause que nous ignorons ».
Ces accusations rejetées en bloc par la hiérarchie des FARDC qui réitère sa détermination à restaurer la paix et la sécurité dans les provinces de l’Est du pays à travers les opérations dites de grande envergure lancées depuis octobre de l’année dernière.
Dans son communiqué, Bertrand Bisimwa demande à Félix Tshisekedi d’accélérer le processus, avec la direction du Mouvement, du rapatriement de l’ensemble des ex-combattants M23 cantonnés au Rwanda et en Ouganda.