RDC : la milice FRPI se transforme en parti politique

Signature de l’accord de paix entre le gouvernement et la FRPI le 29 février 2020/Ph. ACTUALITE.CD

C'est la matérialisation de l'une des clauses de l'accord de paix signé le 29 février dernier entre le gouvernement congolais et la milice de Force de résistance patriotique de l'Ituri (FRPI). Cette milice se transforme en parti politique et change sa dénomination devenant ainsi Force de résistance patriotique pour l'intégrité du Congo FRPI/C. 

C'est Pitshou Iribi qui en est le Président. Il fait partie de la délégation des anciens chefs de guerre de l'Ituri dépêchée dans la région afin de négocier avec les miliciens de CODECO qui endeuillent les territoires de Djugu, Mahagi et Irumu. Après plus de 15 ans de lutte armée dans le sud de Bunia, il est temps que la FRPI/C mène un combat démocratique, a indiqué son Président.

« Nous avons déjà les documents qui nous permettent de fonctionner comme parti politique. Le processus était très long. Il a fallu 20 ans pour qu'on y arrive. Tout au départ, il y avait une résistance armée mais aujourd'hui nous sommes une résistance démocratique dont l'objectif est de conquérir le pouvoir et le garder aussi longtemps comme d'autres partis politiques. Nous avons notre vision, idéologie et nous pensons les marquer dans le macrocosme politique. Nous ne sommes pas de l'opposition moins encore de la majorité, mais nous allons finalement nous caser quelque part suite aux exigences politiques », a expliqué à ACTUALITE.CD, Pitshou Iribi.

Des adhésions en cours.

« Nous prônons pour la paix, luttons contre les irrégularités sociales, nous nous battons pour le rayonnement de l'économie et d'autres. Nous enregistrons déjà une adhésion massive des Congolais qui ont jusque-là apprécié ce qu'a été notre résistance. C'est à ce titre que nous comptons vraiment conforter cette confiance qu'ils ont manifesté à notre égard et notre parti. Il faudra juste respecter les règlements du parti que nous voulons faire véritablement démocratique », a ajouté M. Iribi.

Avant d'aboutir à la signature d'un accord de paix avec la milice, le gouvernement avait libéré certains des prisonniers de la FRPI dont Pitshou Iribi et Germain Katanga, des anciens commandants dudit mouvement armé.

A ce jour, le processus est à l'étape de désarmement, démobilisation et réinsertion, qui pourrait intervenir la semaine prochaine, renseigne Mr Jean Marc Mazio, chargé de mission du programme STAREC en Ituri. Plus de 1000 combattants sont concernés par le processus.

Franck Asante, à Bunia