RDC-Ituri : nécessité d'une trêve en vue de permettre les négociations entre les miliciens de CODECO et les envoyés de Kinshasa

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L'armée poursuit la traque des miliciens de CODECO principalement dans le territoire de Djugu (Ituri). Alors que Kinshasa a dépêché des négociateurs pour obtenir la reddition des miliciens, une trêve s'avère impérieux, a affirmé à ACTUALITE.CD, Floribert Ndjabu, Chef de la délégation composée des anciens chefs de guerre de l'Ituri.

« Lorsque les éléments de CODECO se battent avec l'armée, c'est la population qui est toujours victime. Il y a des déplacés de guerre à Bunia. Si l'armée peut nous soutenir dans cette initiative ça sera encore magnifique. L'armée a son rôle à jouer, celui de créer une sorte de trêve, sécuriser les négociateurs pour nous laisser le temps de discuter et trouver de compromis avec nos frères de CODECO. C'est dans le cas où CODECO refuserait de marcher selon la volonté de la paix, que l'armée peut appliquer la force », a suggéré Floribert Ndjabu, Président du Front des nationalistes intégrationniste (FNI), ancienne milice devenue parti politique.

Un cessez-le-feu avait été instauré l'année dernière mais les protagonistes l'avaient violé. L'armée qui qualifiait les miliciens de " menteurs " les accusait de tuer les civils pendant la trêve. 

« Quand on  veut régler des conflits, il ne faut pas se décourager. Nous allons signer un acte d'engagement dans lequel la CODECO va nous rassurer un cessez-le-feu contre l'armée et la population. C'est sur base de ça que nous allons juger déjà la volonté de CODECO », a expliqué M. Ndjabu.

Les envoyés de Tshisekedi dont la mission va durer deux mois ont déjà entamé des discussions directes avec les miliciens. Ils affirment avoir identifié les bastions de la milice. Lundi dernier, ils étaient sur le terrain à Kambutso (Djugu) où ils ont rencontré le " deuxième bataillon" de ceux qui endeuillent Djugu depuis fin 2017.

« Ils ont accepté la main tendue du commandant suprême, ils ont même opté pour qu'ils soient pré cantonnés. Mais en plus, ils ont présenté leur cahier de charges dont la primeur d'information est réservée au Chef de l'Etat. Nous allons continuer avec cette série des négociations jusqu'à la fin », a confié le chef de la délégation.

Le taux des violences perpétrées par les miliciens est monté depuis mars dernier alors que l'armée affirmait avoir anéanti les assaillants dont le Chef était tué en février de cette année. D'après un décompte de la société civile de l'Ituri, plus de 1780 civils ont été tués par ces miliciens depuis le début de cette année.

Franck Asante, à Bunia