RDC : pour Tebhabho, ancien candidat à la présidentielle, les violences à Djugu sont téléguidées par des hommes politiques à partir de Kinshasa

Radjabu Tebhabho, président du parti politique Congolais Unis pour le Changement (CUC)/Ph droits tiers

Dans une interview accordée cette semaine à ACTUALITE.CD, l'ancien candidat aux élections présidentielles de décembre 2018, Radjabu Tebhabho Soborabo s'est montré très critique sur la gestion de la situation sécuritaire dans le territoire de Djugu, où les miliciens de CODECO sont auteurs des atrocités depuis fin 2017.

Le président du parti politique Congolais Unis pour le Changement (CUC) accuse, sans citer nommément, des politiques se trouvant à Kinshasa qui alimentent les violences à Djugu.

" Si vous étudiez très bien ce dossier de CODECO, vous trouverez que c'est très simple de trouver une piste de solution par la voie armée. Malheureusement c'est une guerre qui est politisée. Pour preuve, les FARDC ont tenté d'éradiquer ces miliciens, sans succès. Les tueries continuent. Les tireurs des ficelles sont au niveau de Kinshasa. Ces gens là qui veulent des pouvoirs par la force. Ils manipulent les jeunes à partir de là.", a-t-il affirmé.

Pour lui, il faut "mettre en application l'article 64 de la constitution de notre propre pays, qui stipule que la population a droit de se lever et barrer la route aux ennemis de la paix." 

M. Soborabo critique négativement les actions de la Monusco qui sont inefficaces dans la recherche de la paix à Djugu.

"La Monusco est  complètement dépassée. Ça fait 22 ans qu'elle est ici mais avec un bilan mitigé sur la situation sécuritaire dans le territoire de Djugu en particulier. Au contraire la situation s'aggrave davantage.", dit-il.

Plus de 1780 civils ont été tués par les miliciens de CODECO depuis le début de cette année, d'après la coordination de la société civile locale de l'Ituri, qui en appelle à l'implication personnelle du président Félix Tshisekedi afin de rétablir la paix dans cette partie du pays.

La récente attaque sanglante remonte au 8 juillet, au moins 25 personnes étaient tuées dans le village Bunzenzele. Ces attaques visent aussi des déplacés dont au moins 4 ont péri ces dernières semaines à Djugu.

Franck Asante, à Bunia