RDC: Marie-Ange Mushobekwa suggère au gouvernement d’interdire l’usage d’armes létales pendant les manifestations civiles

Marie-Ange Mushobekwa, députée et membre de la commission des droits de l’homme de l’Assemblée nationale, a dénoncé les dérapages dans les manifestions organisées par l’UDPS jeudi à Kinshasa. 

L’ancienne ministre des droits humains rappelle que cette situation dure depuis plusieurs années.

« Je déplore ce qui s’est passé. Il y a trois morts dont un policier. Les ONG ont condamné l’usage excessif de la violence. La police a donc tiré à balle réelle. Il y a trois ans, tout le monde disait que c’était Joseph Kabila et/ou Emmanuel Shadary donnaient l’ordre pour tirer. Certaines personnes ont été même sanctionnées au niveau de la communauté internationale », a t-elle dit à ACTUALITE.CD

Elle suggère également que les solutions concernent les causes et non les effets.

« Nous avons remarqué que depuis plusieurs mois, les policiers continuent à tirer. Moi, députée et membre de la commission des droits de l’homme, je me demande qui a donné l’ordre aux policiers de tirer? Je doute que ce soit le président de la République ou le Vice-Premier ministre et ministre de l’intérieur (…). Je me dis que le ver est dans le fruit. Il faut régler le problème au sein de la police dès le recrutement. Il faut intégrer des leçons des droits de l’homme dès la première année de leur formation. Et il faut sanctionner ceux qui tuent à balle réelle. Le gouvernement devrait penser à interdire l’usage des armes létales dans le cadre des manifestations des civils », a t-elle ajouté. 

Selon Human Rights Watch (HRW), la police aurait tué au moins 2 personnes et blessé des dizaines d’autres lors de manifestations dans plusieurs villes de la RDC jeudi. Comme Mushobekwa, Human Rights Watch souligne que « les autorités ne devraient pas utiliser l’état d’urgence décrété dans un contexte de la COVID-19 comme « prétexte pour restreindre la contestation politique et la liberté d’expression ». 

Ecoutez Marie-Ange Mushobekwa ici.