Les étudiants issus de la communauté Nyamulenge alertent sur la situation sécuritaire précaire dans les hauts et moyens plateaux de Minembwe, Itombwe et Bijombo. Ils appellent à la réaction du gouvernement congolais pour sauver la vie de la population.
Dans un entretien à ACTUALITÉ.CD, le Président des étudiants de la communauté Banyamulenge estime que, dans les contrées précitées, la situation se détériore chaque jour suite à l'activisme des groupes armés. D'où la nécessité de la réaction du gouvernement pour rétablir la paix et la sécurité dans cette région.
« Nous demandons au gouvernement congolais d'agir, de protéger la population le plus tôt possible. Nos villages ont été incendiés, nos vaches ont été emportées, les mamans, les vieillards, des papas sont en train d'être tués les jours et nuits par les rebelles. Alors nous appelons le gouvernement à agir et à protéger la population », a dit Trésor Nkunzingoma, Président des étudiants de la communauté Banyamulenge au Sud-Kivu.
M. Nkunzingoma appelle aussi les services de sécurité à protéger le camp des déplacé de Mikenge qui fait l'objet des plusieurs attaques des hommes armés. Il indique que certains déplacés ont été blessés lors des attaques et des bétails pillés.
« Ce camp des déplacés se trouve à 10 mètres du camp de la MONUSCO, à moins de 100 mètres du campement des FARDC. Alors on est en train de se demander comment un camp des déplacés qui héberge la population peut être attaqué 3 fois durant, on a des blessés, on a des cas des morts, au moment où il y a des éléments FARDC, il y a la MONUSCO à côté », se demande Trésor Nkunzingoma.
Dans la région de Minembwe, les groupes rebelles Twigaheno, Ngumino, Makanika, Android coalisent contre les Biloze Bishambuke et d'autres groupes locaux d'auto-défense ayant causé plus de 100.000 déplacés internes, des dizaines de villages incendiés, des dizaines de blessés et de morts. Les étudiants Banyamulenge plaident également pour une assistance humanitaires à ces déplacés.
« Nous demandons aussi au gouvernement d'agir en donnant des vivres parce qu'il y a insécurité alimentaire aussi. Ils sont plus de deux milles dans un camp, ils ne sont pas assistés par le gouvernement, leurs villages ont été incendiés, bétails razziés, emportés par les rebelles, alors nous demandons que cette population soit assistée, aussi nous demandons la protection parce que jour et nuit, ils sont attaqués, ils passent des nuits à la belle étoile », plaide Trésor Nkunzingoma.
Depuis 2016, les hauts et moyens plateaux de Bijombo, Itombwe et Minembwe font face à une insécurité grandissante, des milices étrangères et nationales s'y battent. Deux dialogues sociaux organisés n'ont pas permis de mettre fin aux violences. L’armée a entamé des rencontres de pacification avec les communautés. Les Banyamulenge ont été reçus le jeudi dernier. Les rencontres avec d'autres communautés sont prévues les jours qui viennent.
Justin Mwamba