Au moins 63 civils ont été tués par les combattants d'Allied Democratic Forces (ADF) dans le secteur de Ruwenzori depuis le 17 février 2020. Ces tueries ont été enregistrées la plupart dans des villages où des habitants dénoncent les interventions tardives des forces de sécurité en cas d’attaque. C'est par exemple à Halungupa, Loselose, Mighende et Bahatsa, des agglomérations où la police est quasi inexistante.
Des jeunes qui ont décidé de braver la peur et ne pas fuir les menaces des rebelles ougandais ADF ont développé leur manière de se prendre en charge. Ils veillent la nuit pour prévenir les attaques rebelles.
"Cela fait trois semaines qu'on passe nuit dehors autour du feu. Nous nous disons que si il y a un cas suspect qui se présentait, nous serons les premiers à alerter la population pour qu'elle se sauve. Nous collaborons avec les militaires présents ici à Mwenda ", explique à ACTUALITÉ.CD, André Mbahingana, un jeune d'une vingtaine d'années trouvé dans le village de Mwenda.
Une forme de patrouille est aussi organisée par ces jeunes notamment à Halungupa, Mighende et Rugetsi, des villages qui ont été récemment endeuillés par les attaques ADF.
A Mwenda par exemple, la population a développé une communication à temps réel avec militaires sur le mouvement des assaillants. "Nous avons développé un système de communication téléphonique qui nous permet de donner d’alerter les services de sécurité à temps réel", indique Jérémy Kule Mbweki, président de la société civile de Mwenda.
Il y a trois semaines, des jeunes en patrouille dans le village de Rugetsi en connivence avec les forces de l'ordre ont réussi à empêcher une attaque des combattants ADF.
Samedi dernier sur ACTUALITÉ.CD, la société civile du secteur de Ruwenzori a dénoncé une absence quasi totale des éléments de la police et ceux des services de renseignement dans des agglomérations touchées par les tueries.
Yassin Kombi