Sénat : non persuadée par les explications du VPM Kankonde, Francine Muyumba juge la situation sécuritaire “quasi explosive”

Francine Muyumba, présidente de l'Union panafricaine de la jeunesse, lors d'un point de presse à Mbuji-Mayi au Kasaï-Oriental. Photo de la cellule de communication de l'UPJ. Photo d'archives.

La sénatrice Francine Muyumba affiche son insatisfaction après les réponses apportées ce mercredi 17 juin par le Vice-premier ministre, ministre de l'intérieur, sécurité et affaires coutumières, Gilbert Kankonde à sa question orale avec débat lui adressée. Prenant parole pour conclure, Mme Muyumba a dépeint un tableau noir de la situation sécuritaire qu’elle juge “quasi explosive” au pays. 

Elle dit plonger dans une inquiétude au motif que M. Kankonde n'a donné aucune garantie sur la sécurité des congolais, plutôt que  "promesses" et des "intentions". 

" J'aurai aimé, après avoir entendu le Vice-premier ministre, ministre de l'intérieur, sécurité et affaires coutumières sortir de l'hémicycle avec l'assurance que la sécurité de nos concitoyens est non-seulement une préoccupation majeure pour le gouvernement, mais aussi que les solutions idoines soient trouvées pour chaque entité", regrette la sénatrice Francine Muyumba.

Elle a survolé la situation dans les provinces chaudes du pays.

" La situation sécuritaire du pays demeure inquiétante monsieur le Vice-premier ministre, surtout en Ituri et au Nord-Kivu. Selon les préoccupations de mes estimés collègues, les tueries sont notées dans le Kongo-central, dans le Haut-Katanga, au Nord-Kivu et en Ituri. Les viols sont commis à Kinshasa, dans le Haut-Katanga, au Nord-Kivu et en Ituri. Le kidnapping est indiqué à Kinshasa et au Nord-Kivu. Les embuscades sont signalées au Nord-Kivu, le trouble de l'ordre public au Kongo-central, l'incivisme et la contestation de l'autorité de l'État sont monnaie courante dans le Haut-Katanga particulièrement à Kasumbalesa. Monsieur le Vice-premier ministre, avec ce tableau, j'espère que vous me comprenez sincèrement quand je dis que la situation sécuritaire du pays est quasi-explosive", fait-elle remarquer.

Et de conclure dans une désolation totale : “...Je préfère vous laisser, monsieur le Vice-premier ministre, devant votre conscience. Nous comptons sur notre chambre pour mener d'autres démarches parlementaires afin de venir en aide à la population du Haut-Katanga et celle de l'ensemble du territoire national.”

Suite à la dégradation du tissu sécuritaire au pays, Gilbert Kankonde a déjà fait l'objet des plusieurs interpellations par les députés et sénateurs. D’ailleurs, il est une nouvelle fois interpellé à l’Assemblée nationale suite à l'empêchement par la policiers le 12 juin dernier des députés qui n’ont pas pu accéder à l’hémicycle.  

Berith Yakitenge