Neuf (9) personnes ont été tuées dans une nouvelle attaque des miliciens CODECO dans la nuit de mardi à ce mercredi 10 juin au village Lenga, dans la chefferie de Bahema Bajere en territoire d'Irumu (Ituri).
C’est la société civile locale qui rapporte l'information. « Ces miliciens ont fait leur incursion pendant que les gens étaient en plein sommeil. Ils ont tué par machettes et armes à feu 9 personnes dont 4 adultes et 5 enfants. Ils ont également incendié plus de 150 maisons et pillé des chèvres. », a dit à ACTALITE.CD Désiré Maldra, président local de la société civile.
Et de déplorer la « défaillance » du gouvernement congolais face à ces multiples tueries.
« Nous sommes en train de nous demander comment l'État congolais peut continuer de vivre les massacres dans notre territoire sans réagir. On tue les gens chaque jour et les autorités compétentes trouvent ça normal. L'Etat doit prendre en main ses responsabilités et déployer urgemment d'autres militaires sur terrain car l'effectif semblent être insuffisant en tout cas. Les militaires ne doivent pas rester à Kinshasa ou dans des provinces tranquillement lorsque nous sommes en train d'être massacrés ici. Il faut qu'on le répète combien de fois ? Finalement nous sommes dans quel pays où les autorités ne s'occupent pas des vies humaines ? », déplore Désiré Malodra.
L’armée qualifie ces tueries d'un acte de sabotage après avoir tué 8 miliciens la veille dans deux attaques à Djugu et Irumu. Elle appelle cependant, les comités de sécurité locaux, a multiplier des alertes pour permettre aux forces loyalistes d'intervenir en temps réel.
« Au moment où les FARDC traquent l'ennemi sans relâche sur plusieurs axes, aujourd'hui CODECO tue lâchement notre population dans l'objectif de saboter les actions des FARDC menées hier dans les territoires de Djugu, Irumu et Mahagi qui ont permis aux forces loyalistes de neutraliser 8 éléments de ces miliciens et des arrestations. Nous demandons au comité local de sécurité de mettre sur pied un mécanisme d'alerte rapide en vue d'une intervention prompte contre ces renégats qui se distinguent dans les tueries de la population. Les forces armées sont déterminées et engagées à poursuivre l'ennemi jusqu'à sa neutralisation finale », a expliqué le lieutenant Jules Ngongo, porte-parole de l’armée en Ituri.
L’armée a rapporté mardi avoir tué trois miliciens à Djugu et cinq autres à Irumu dans deux attaques différentes contre ses positions. Et un commandant des miliciens a été arrêté dans le territoire de Mahagi, selon l’armée.
Un rapport du Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’ONU publié vendredi dernier indique qu’entre le 1er octobre 2019 et le 31 mai 2020, au moins 531 civils ont été tués par des groupes armés en Ituri, dont 375 depuis mars. L’armée et la police auraient également tué 17 civils au cours de la même période.
Les violences déclenchées fin 2017 dans le territoire de Djugu ont déjà fait des centaines de morts, des villages entiers incendiés, plus de 300 000 déplacés internes selon le HCR et plus de 3 millions d’après la société civile de l’Ituri qui fait également état d’au moins 600 personnes tuées par les miliciens depuis le début de cette année dans cette partie du pays.
Franck Asante, à Bunia