Le Fonds des nations unies pour l'enfance (UNICEF) a condamné l'attaque meurtrière du village Moussa dans le territoire de Djugu en Ituri mercredi dernier qui a causé 16 morts dont le meurtre de 5 jeunes filles de 15 ans.
Toutes ces personnes ont été tuées par des tirs d'armes à feu et des couteaux, selon l'ONU. Des dizaines de personnes ont fui le village Moussa et se sont réfugiées dans les villages voisins.
« Nous condamnons avec la plus grande fermeté cette attaque contre des enfants innocents. Ils ne devraient jamais payer le prix de tels actes de violence abjects. Nous appelons toutes les parties à respecter les droits des femmes et des enfants », a déclaré Edouard Beigbeder, représentant de l'UNICEF en RDC dans un communiqué ce dimanche 7 juin.
L'agence du système des nations unies dit avoir reçu au moins 100 dénonciations de graves violations des droits de l'enfant, telles que des viols, des meurtres et des mutilations, des attaques contre des écoles et des centres de santé en Ituri, entre avril et mai 2020. Sur ce, l'UNICEF a appelé la communauté internationale et le gouvernement congolais à agir rapidement pour " éviter une crise qui déracinerait et mettrait en danger encore plus d'enfants".
Jeudi dernier, la procureure de la Cour Penale Internationale (CPI) Fatouma Bensouda a exprimé la « préoccupation » de la CPI suite aux actes des « meurtre et mutilation de nombreuses personnes civiles, dont de nombreux enfants ; des enlèvements et des exécutions sommaires ou extrajudiciaires ; des crimes sexuels et à caractère sexiste contre des femmes, des filles mineures et des hommes ; des pillages systématiques ; des incendies et des destructions de maisons, de propriétés privées et d'édifices » et rappelle qu’ils « pourraient constituer des crimes relevant de la compétence de la Cour pénale internationale ».
La CPI qui enquête sur les crimes en RDC et précisément en Ituri depuis 2004 invite les autorités congolaises « à poursuivre résolument leurs efforts, en vue de protéger et de sécuriser les populations civiles et leurs biens, ainsi qu'à prendre les dispositions appropriées afin de prévenir la commission de tels actes à l'avenir. »
La CPI a aussi demandé aux autorités, de poursuivre et juger les auteurs des violences dans les territoires de Djugu et Mahagi et a promi de dépêcher une mission en RDC dès la fin de la pandémie de Coronavirus.
Les violences déclenchées fin 2017 dans le territoire de Djugu a fait des centaines de morts, des villages entiers incendiés, plus de 300 000 déplacés internes selon le HCR et plus de 3 millions d’après la société civile de l’Ituri qui fait également état d’au moins 600 personnes tuées par les miliciens depuis le début de cette année dans cette partie du pays.
Fonseca MANSIANGA