Ituri : l'ONG Justice Plus salue le « message préventif » de la CPI face aux tueries à Djugu et Mahagi

Photo ACTUALITE.CD.

Le directeur de l'ONG Justice Plus basé à Bunia, a également réagi au sujet des enquêtes probables de la Cour pénale internationale (CPI) sur les tueries des civils dans les territoires de Djugu et Mahagi où sévissent les miliciens de CODECO. Jeudi, la Procureure de la CPI, Fatou Bensouda a indiqué les actes des meurtres, pillages, viols entre autres, en cours dans cette partie du pays « pourraient constituer des crimes relevant de la compétence de la Cour pénale internationale »

Pour Me Xavier Maki, directeur de l’ONG Justice Plus, la position de la CPI est un « message préventif » pour d'autres groupes armés qui opèrent dans l’Ituri y compris leurs auteurs intellectuels.

« Nous sommes satisfaits par l'annonce de la Procureure de la CPI d'autant plus que, nous avons plusieurs fois écrit à cette cour sur les massacres dans la province de l'Ituri. Pour nous, cette annonce a un caractère préventif, et un signal fort pour d'autres criminels qui doivent déposer les armes. Pour nous, l'appel de la Procureure a un appel préventif. C'est pour dire aux autres groupes armés qu'il y a un mécanisme judiciaire qui surveille et qui peut également mettre la main sur eux à tout moment. Donc, si des enquêtes sont menées en Ituri, elles pourront permettre de dénicher tous ces gens qui travaillent dans ces entreprises criminelles. Les gens qui commettent des crimes ne fabriquent pas des armes, donc il y a des gens qui les accompagnent intellectuellement, et les financiers qui entretiennent ces crimes en Ituri. », a-t-il indiqué à ACTUALITE.CD.

Le Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l’homme (BCNUDH) avait également prévenu en janvier dernier que les tueries à Djugu « pourraient présenter des éléments constitutifs de crimes contre l’humanité » voire de « crime de génocide ».

Dans un rapport publié vendredi 5 juin, le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme indique qu’au moins 531 civils ont été tués par des groupes armés en Ituri depuis huit mois, dont 375 depuis mars. L’armée et la police auraient également tué 17 civils au cours de la même période. 

Les violences déclenchées fin 2017 dans le territoire de Djugu a fait des centaines de morts, des villages entiers incendiés, plus de 300 000 déplacés internes selon le HCR et plus de 3 millions d’après la société civile de l’Ituri qui fait également état d’au moins 600 personnes tuées par les miliciens depuis le début de cette année dans cette partie du pays.

Franck Asante, à Bunia