RDC : depuis 8 mois, 74 civils ont été tués suite aux violences communautaires dans trois territoires du Sud-Kivu, selon l’ONU

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Dans son rapport macabre sur la situation sécuritaire en Ituri, au Nord-Kivu et au Sud-Kivu publié ce vendredi 5 juin 2020, le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme épingle les violences communautaires dans les hauts et moyens plateaux de Bijombo, Itombwe et Minembwe entre les Banyamulenge et les Bafuliro, Babembe et Banyindu.

Les affrontements entre ces communautés ont causé la mort de 74 civils et poussé plus de 110.000 personnes, pour la plupart des femmes et des enfants en déplacement.

Ces violences sont « alimentées par des discours haineux diffusés sur les médias, les réseaux sociaux et lors de déclarations publiques », déclare Michelle Bachelet, Haut-Commissaire aux droits de l’homme.

L’armée avait déjà accusé « certains leaders locaux » de promouvoir les violences dans les hauts et moyens plateaux. Mais le rapport souligne accuse aussi les militaires des FARDC d'être « responsables de violations des droits de l’homme, y compris le meurtre d’au moins 15 personnes et des violences sexuelles contre 13 femmes. »

Les violences persistent dans cette partie du Sud-Kivu depuis 2016 suite à la présence des groupes armés qui défendent des communautés locales. Plusieurs dialogues ont été initiés pour rétablir la paix et la cohabitation pacifique entre les parties en présence, mais jusqu’ici sans succès.

L’armée qui tente désespérément de restaurer la sécurité dans la région parle d’une rébellion en gestation dans cette partie du pays.

Patrick MAKI