1.300 civils tués en RDC au cours des huit derniers mois

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La Haute-Commissaire de l’ONU aux droits de l’ONU, Michelle Bachelet a déclaré ce vendredi 5 juin 2020 que 1.300 civils ont été tués en RDC ces 8 derniers mois au cours des différentes attaques armées dans les provinces de l’est du pays, à savoir le Nord-Kivu, le Sud-Kivu et l’Ituri.

Parmi les auteurs de ces crimes, M. Bachelet pointe du doigt accusateur les groupes armés mais également les forces de sécurité congolaises.

« Je suis consternée par l’augmentation des attaques brutales contre des civils innocents par des groupes armés, et par la réaction des forces militaires et de la police qui ont également commis de graves violations, y compris des meurtres et des violences sexuelles. Ce ne sont pas seulement des actes répréhensibles, mais ils brisent aussi la confiance entre les populations et les autorités civiles et militaires », a déclaré Bachelet dans un communiqué.

Michelle Bachelet s’était rendue en Ituri en janvier dernier où elle avait rencontré notamment les membres des communautés en conflit dans le territoire de Djugu où plus de 600 civils ont été tués depuis le début de cette année, d’après la société civile locale.

D’après un rapport du Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l’homme publié juste après le séjour de Mme Bachelet en Ituri, les tueries dans le territoire de Djugu « pourraient présenter des éléments constitutifs de crimes contre l’humanité » voire de « crime de génocide ». Ce qu'elle a rappelé ce vendredi.

La veille, c'est la Procureure de la Cour pénale internationale, Fatou Bensouda qui s'est dit "préoccupée" par les violences dans les territoires de Djugu et Mahagi où elle a notamment fait état des actes des « meurtre et mutilation de nombreuses personnes civiles, dont de nombreux enfants ; des enlèvements et des exécutions sommaires ou extrajudiciaires ; des crimes sexuels et à caractère sexiste contre des femmes, des filles mineures et des hommes ; des pillages systématiques ; des incendies et des destructions de maisons, de propriétés privées et d'édifices » et rappelle qu’ils « pourraient constituer des crimes relevant de la compétence de la Cour pénale internationale ».

Elle a rappelé que ces actes "« pourraient constituer des crimes relevant de la compétence de la Cour pénale internationale ». Mme Bensouda entend envoyer une mission de son bureau en RDC dès la fin de la pandémie de Covid-19 pour s'enquérir des violences dans la province de l'Ituri.