RDC: alors qu’il était gouverneur du Nord-Kivu Julien Paluku aurait encouragé les FARDC à soutenir le chef milicien Guidon (GEC)

Ph/actualite.cd

Le Groupe d’étude sur le Congo (GEC) de l’Université de New York, a, dans son dernier rapport, retracé l’histoire du groupe armé Nduma Defence of Congo (NDC-renové), actif dans le territoire de Walikale (Nord-Kivu).

Selon plusieurs sources au sein du NDC-R, dit GEC, Julien Paluku, alors gouverneur du Nord-Kivu, avait en 2014 encouragé les Forces Armées de la RDC (FARDC) à soutenir le chef milicien Guidon Shimiray Maïssa en défaveur de Sheka Ntabo, initiateur de NDC et ancien chef hiérarchique de Guidon.

Le Groupe d’Etude sur le Congo dit avoir contacté Paluku, entre-temps ministre national, au sujet de ces allégations, mais n’a pas reçu de réponse.

Dans ce rapport, il est évoqué plusieurs facteurs qui semblent avoir motivé l’implication des officiers FARDC dans la consolidation du pouvoir de Guidon et dans l’émergence du NDC-Renové : « ils étaient soupçonnés d’être les partenaires de Guidon dans le commerce de l’or, et étaient énervés par les escarmouches de Sheka avec les FARDC dans la région ». 

Guidon avait réussi à convaincre une majorité de combattants fidèles à Sheka de le suivre, s’appropriant ainsi l’essentiel des stocks d’armes et de munitions du NDC. 

« S’en est suivi une série de batailles acharnées qui ont renforcé Guidon, et - bien plus tard, après une répression importante du NDC par les FARDC - ont finalement déclenché la reddition de Sheka à la Monusco en juillet 2017 », explique le Groupe d’étude sur le Congo. 

Depuis, Guidon a défini une série de priorités, notamment la lutte contre les FDLR, la garantie que la population autochtone puisse contrôler ses terres et ses ressources, et la représentation accrue des Nyanga au sein du gouvernement et de l’armée congolaise, précise ce document.

GEC a retracé la trajectoire du NDC(-R), ses racines historiques et son expansion spectaculaire. Suivant une approche historique, ce document met en lumière la manière dont les dynamiques conflictuelles bien ancrées, tournant autour de la terre, de la politique ethnique et des conflits régionaux plus larges, sont reconfigurées. Il montre également comment l’expansion du NDC-R a brisé la domination des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), qui fut pendant une longue durée, l’acteur armé le plus important dans les territoires du sud Lubero et du nord Masisi. Ce rapport couvre environ trois décennies, depuis les précurseurs du NDC jusqu’à janvier 2020.