Le député provincial Pacifique Keta a alerté jeudi 21 mai sur la situation humanitaire qu'il qualifie de « catastrophique » des déplacés qui ont fui les atrocités des miliciens de CODECO dans le territoire de Mahagi.
L’ancien vice-gouverneur de l’Ituri, qui séjourne actuellement dans le territoire de Mahagi précise que ces conditions humanitaires déplorables touchent également les familles d'accueil sans pouvoir d’achat. Il plaide pour une aide urgente du gouvernement.
« Nous avons plusieurs déplacés ici qui traversent des conditions de vies déplorables, mais ce qui sort un peu de l'ordinaire, c'est qu’on a moins des camps de déplacés mais plus des familles d'accueil. C'est pour dire qu'il ne faudra pas assister non seulement les déplacés mais également les familles d'accueil, parce qu’aujourd’hui une famille qui comptait par exemple dix personnes, présentement compte 40 à 50 personnes suite à l'accueil de nos compatriotes déplacés. Le peu de ressources que ces familles d'accueil possédaient ont été mises à la disposition de ces déplacés, raison pour laquelle elles sont dépourvues de tout actuellement comme ces déplacés, à la différence que ces derniers ont perdu tout ce qu’ils avaient déjà dans leur vie. Nous avons échangé avec les hauts cadres des organisations humanitaires qui étaient ici à Mahagi et nous alertons également le gouvernement provincial et national de venir en aide à ces vulnérables. », a-t-il dit à ACTUALITE.CD.
Les violences causées par les miliciens de CODECO ravagent le territoire de Djugu depuis fin 2017 et se sont étendues au territoire de Mahagi il y a quelques mois. Plusieurs attaques y ont été signalées, causant des dizaines de morts. M. Keta appelle la population de Mahagi au calme et à éviter l'auto-défense.
« Nous saluons les autorités sécuritaires pour le déploiement des militaires FARDC dans la région, ce qui pourrait déjà stabiliser le front et remettre une petite accalmie. C'est pourquoi, tout en présentant mes condoléances à la population de Mahagi, je leur demande de ne plus se prendre en charge mais plutôt de faire confiance à l'État congolais qui est en train de prendre des dispositions utiles pour le rétablissement de la paix dans notre territoire. », a exhorté Pacifique Keta.
Plusieurs manifestations des jeunes ont été enregistrées pour protester contre ces violences dans le territoire de Mahagi. La société civile de l’Ituri a établi un bilan d’au moins 600 personnes tuées par les miliciens depuis le début de cette année dans le seul territoire de Djugu. Elle dénombre près de 3 millions déplacés sur l’ensemble de l’Ituri.
Franck Asante, à Bunia