RDC : Kolwezi donne l’impression de se transformer en un champ de tirs, dénoncent les parlementaires originaires du Lualaba

Photo ACTUALITE.CD.

Les élus nationaux de la province du Lualaba ont dénoncé ce mercredi 20 mai, l'insécurité persistante dans leur province et précisément dans la ville de Kolwezi. Ces parlementaires ont fait une déclaration au lendemain d’une journée tendue marquée par des manifestations populaires à Kolwezi suite à un double meurtre par des hommes armés lors d’un cambriolage à la cité de Gécamines.

Pour ces élus, Kolwezi ressemble de plus en plus à un « champ de tirs ».

"Nous, députés nationaux élus de la province du Lualaba, réunis au sein de notre caucus, constatons avec amertume que depuis un certain temps, des bandes d'individus sans foi ni loi ont décidé d'opérer et de perturber la vie de nos paisibles citoyens de notre chère ville de Kolwezi et province du Lualaba en y perpétrant toute impunité de manière barbare et répétitive. Des incursions nocturnes aux domiciles de nos compatriotes qui se soldent le plus souvent par des vols avec destruction méchante, des viols et pire encore des assassinats odieux commis par des criminels sans foi ni loi et sans état d'âme. Malgré notre dénonciation publique de ce fait malheureux dans notre déclaration du 5 avril dernier, et, en dépit des efforts louables consentis par le gouvernement provincial du Lualaba, nous nous rendons compte que cette situation loin de s'améliorer s'est au contraire empirée au fil du temps, plongeant nos compatriotes dans un grand désarroi. Kolwezi est donné ce jour l'impression de se transformer en un champ de tirs ou le crépitement des balles perturbe le sommet de nos concitoyens qui ne savent plus à quel saint se vouer", indique la déclaration lue par la députée Princesse Munongo Inamizi Dominique, rapporteur du caucus.

Mardi, le gouverneur de Lualaba, Richard Muyej a confirmé que des militaires et policiers sont à la base de l’insécurité dans la ville de Kolwezi. L’autorité provinciale attribue également le double meurtre de dimanche aux policiers et militaires.

"Je confirme que ces bandits sont des hommes en uniforme, des éléments indisciplinés de nos troupes de la PNC et des FARDC parce que nous avons des preuves. Nous avions arrêté les 8 premiers bandits, ils appartiennent à une unité de la Police, nous les avons identifiés et ils sont reconnus comme tels. Nous avons arrêté un autre dans l’acte criminel du quartier Beya qui est en train de dénoncer tous ceux qui ont participé à cet acte de banditisme et nous nous rendons compte qu’il se retrouve parmi les éléments FARDC et PNC. Mais tous ne sont pas mauvais.", avait déclaré Richard Muyej dans une communication lundi soir.

Le gouverneur a promis une enveloppe de 5000 USD à tout celui qui va dénoncer les bandits qui dérangent la quiétude des citoyens.

Pour les élus de Lualaba, il y a lieu de se poser des questions sur les rôles des forces de l’ordre et de sécurité qui sont censées protéger et sécuriser la population pour mettre fin à cette "tragédie".

Ils appellent à l'implication du Vice-premier ministre, ministre de l'intérieur sécurité et affaires coutumières Gilbert Kankonde pour prendre des dispositions utiles afin de faire régner la paix durable au Lualaba et sur toute l'étendue de la République Démocratique du Congo. M. Gilbert Kankonde est attendu ce jeudi au niveau de la commission défense et sécurité pour y apporter des réponses aux multiples préoccupations lui adressées mardi dernier par ladite commission au sujet des cas de criminalité grandissante dans les grandes villes dont Kinshasa, Lubumbashi, Goma Kolwezi.

 Berith Yakitenge