Le député provincial André Waroom a exprimé jeudi son « indignation » face aux violences perpétrées par les miliciens de CODECO dans les territoires de Djugu et de Mahagi. L’élu de Mahagi dénonce ce qu’il qualifie de « l’indifférence » du gouvernement central face aux tueries et dégâts causés par ces violences et se réserve de constater une « complicité ».
« Nous avons toujours demandé au gouvernement central de tenir compte de la situation sécuritaire dans la province de l'Ituri mais des solutions sont toujours attendues. On se demande si la province de l'Ituri figure parmi celles de la RDC ou pas, parce que c'est inacceptable de continuer de supporter ces mystères. Nous sommes indignés par l'indifférence du gouvernement central dans le traitement des dossiers sécuritaires et nous risquerons de le prendre un jour comme complice parce que trop c'est trop. Nos paisibles populations meurent innocemment », s'alarme-t-il.
Les miliciens actifs depuis fin 2017 dans le territoire de Djugu ont multiplié ces derniers jours des attaques également dans le territoire de Mahagi. Cette situation était à la base d’une journée tendue jeudi, car plusieurs jeunes en colère ont barricadé la RN 27 précisément sur l'axe routier Anzidha-Bunia empêchant tout trafic et le fonctionnement des services douaniers à Mahagi.
A travers les dernières attaques des miliciens, le député André Waroom voit un « sabotage » d’une mission des institutions locales conduite à Mahagi dans le cadre de la recherche de paix.
« C’est juste un acte de sabotage envers les autorités compétentes dont une délégation composée des membres du gouvernement provincial et de l'assemblée provinciale pour une mission de consultations de différentes couches sociales pour le rétablissement de la paix dans le territoire de Mahagi en particulier et la province de l'Ituri en général. Nous avons compris ça facilement », a-t-il expliqué.
Jeudi, la société civile de l’Ituri a donné un bilan lourd de l’activisme des miliciens. Elle parle de plus au moins 600 personnes tuées, 2000 villages et centres de négoces incendiés et plus de 3 000 000 déplacés qui sont dans les différents territoires de l'Ituri depuis le début du mois de mai en cours.
Franck Asante, à Bunia