RDC : les parlementaires issus de l’Ituri proposent la nomination d’un militaire à la tête du territoire de Djugu

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Les députés nationaux et sénateurs élus de la province de l'Ituri proposent au Chef de l’Etat de nommer un militaire pour diriger le territoire de Djugu, en proie aux violences armées depuis fin 2017. Des centaines de personnes ont été tuées par des miliciens de CODECO actifs dans cette partie du pays.

Dans une déclaration ce samedi 18 avril à Kinshasa, ces parlementaires demandent également au Président de la République de décréter « l’état d’urgence » dans le territoire de Djugu.

« Que le président de la République déclare l'état de siège dans le territoire de Djugu, berceau de l'insécurité et, nomme un administrateur de territoire, ses assistants et les chefs de secteurs et chefferies dans les rangs des militaires », disent les députés et sénateurs issus de l’Ituri.

Un militaire a été nommé à la tête du territoire de Yumbi (Mai-Ndombe) après les violences communautaires qui ont fait au moins 500 morts, selon l’ONU.

En un mois, les sources de la société civile évaluent à près de 300, le nombre des personnes tuées à Djugu. Ces élus du peuple demandent à Félix Tshisekedi « de concrétiser sa promesse faite à la population iturienne lors de sa visite en juin 2019, à savoir : tout mettre en œuvre pour éradiquer les groupes armés et restaurer la paix et l'autorité de l'Etat en province de l'Ituri. »

Les dernières attaques remontent au 10 avril dernier aux villages Ndoki-koli et Dzathi où 22 personnes ont été tuées. Les miliciens de CODECO ont aussi mené des attaques récemment dans le territoire de Mahagi. Le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) dénombre plus de 2000 familles déplacées depuis début avril dans le territoire de Djugu.

D’après un rapport du Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l’homme, les tueries dans le territoire de Djugu « pourraient présenter des éléments constitutifs de crimes contre l’humanité » voire de « crime de génocide ».

Franck Asante, à Bunia