Meurtre des experts au Kasaï: Les avocats des familles des accompagnants congolais réclament les résultats des tests ADN à l'ONU

Ph/actualite.cd

Dans une lettre adressée à la Représentante du Secrétaire Général de l'ONU en RDC datée du 11 février 2020 et réceptionnée au bureau de Leila Zerrougi le 28 février, l'association d'avocats bâtonnier Kambala, ABK, qui s'est constituée conseil des familles de deux de quatre accompagnants congolais des experts de l'ONU réclame les résultats des tests d'ADN de deux congolais présumés tués le même jour que les experts de l'ONU.

 

"...depuis le 12 mars 2017, Messieurs Pascal Nzala Misakabu et Isaac Kabuayi Mansamba ont été utilisés sur base d'un contrat de transport comme motocyclistes de Zaida Catalan et Michael Sharp(…)ces deux experts ont été assassinés et leurs corps ont été exhumés grâce à l'enquête conjointe menée par les Nations unies et l'auditorat supérieur militaire. Un procès est ouvert depuis le 5 juin 2017 devant les juridictions militaires", écrit le cabinet d'avocats.

 

ABK Et de poursuivre : "s'agissant des accompagnants congolais (...), les salives de leurs parents ont été prélevées à l'office de l'auditeur supérieur par l'équipe des experts de la Monusco et envoyées au laboratoire FBI à New York en vue des tests ADN. Cependant, les résultats du test pouvant servir à identifier les corps n'ont jamais été remis aux familles pour organiser les funérailles et l'enterrement. Leur cause n'est toujours pas fixée".

 

Et en conclusion, ABK écrit:

"En attendant le procès, nous sollicitons l'implication des Nations unies en vue d'obtenir les résultats du test ADN et à titre purement humanitaire une indemnisation compte tenu de la situation de précarité dans laquelle elles se trouvent" .

 

Le bâtonnier Kambala espère une suite favorable à cette requête. D'autre part, la justice militaire qui juge les présumés meurtriers des experts de l'ONU se plaint aussi du retard pris dans la transmission des résultats des tests des objets saisis sur les meurtriers présumés et qui ont été envoyés au laboratoire de FBI il y a plusieurs mois: "On a tendance à reprocher à la justice congolaise de traîner les pieds dans cette affaire. Comment allons-nous avancer lorsque les nations unies n'arrivent pas à nous retourner les résultats des tests des objets leur envoyés pour expertise", s'interroge un magistrat militaire qui siège au procès.

 

Le 12 mars 2017, deux experts de l'ONU Zaida Catalan et Michael Sharp ont été tués dans la localité de Moyo Musuile en territoire de Dibaya (Kasaï Central). Leurs corps ont pu être retrouvés mais le sort de leurs quatre accompagnants congolais demeure inconnu. Deux restes des corps ont été retrouvés fin 2018 et les échantillons des membres des familles prélevés pour test ADN dans des laboratoires spécialisés.

 

Sosthène Kambidi