Kinshasa: la dangereuse ruée vers le kongo bololo

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Ce vendredi au Marché central de Kinshasa, il n’ y a pas eu grand monde. Les étalages sont, pour la plupart, vident dans cet espace qui reçoit chaque jour environ 20 000 personnes, acheteurs et vendeurs.

Cependant, à côté des vendeurs de légumes, viandes, poissons et autres denrées alimentaires, on peut apercevoir, comme depuis quelques jours, des vendeurs de certaines plantes sauvages dont le célèbre Kongo bololo (vernonie commune). Ici, certains pensent que la consommation de ces plantes immuniserait contre le coronavirus. Malgré l’alerte des autorités, ces produits se vendent 

Maman Marthe en fait commerce du moment.

« Le Kongo bololo s’achète à Kasangulu. C’est une plante qui pousse un peu comme du maracuja. Nous vendons parfois à 500 FC parfois à 1000 Fc à cause de la forte demande actuelle. Nous pensons que la demande est en hausse à cause du coronavirus. Il parait qu’un verre de Kongo bololo bouillie permet à l’organisme de lutter contre la propagation du coronavirus ».

Fiston quitte Kinshasa le soir et revient le lendemain avec son colis. 

« Je m’en procure sur la route du Kongo-central, vers Dingi-dingi et avec les amis, nous venons le vendre ici. Pour mon stock actuel, je suis arrivé à Kinshasa ce matin. La botte coûte 500 FC. Nous sommes obligéS de baisser le prix parce qu’en ce moment le marché est inondé. Nous vendons une botte à 1000Fc. Hormis le coronavirus, cette plante a plusieurs vertus médicinales. Elle soigne la malaria, les hémorroïdes, etc. Par rapport au confinement, nous sommes prêt à l’affronter. Nous avons nos petites économies, et nos parents aussi se préparaient dans ce sens. Je suis au départ un étudiant, mais vu que les institutions universitaires sont fermées, j’ai décidé de me lancer dans cette affaire et dès que les cours reprendront, je vais reprendre avec les études”.

Certains clients sont des habitués.

“ Je suis une habituée. J’ai l’habitude de consommer des infusions à base du Kongo bololo. Et aujourd’hui, nous entendons que la Chloroquine guérit cette nouvelle maladie. La seule chloroquine que nous connaissons, c’est cette plante. Nous faisons bouillir la plante et dès que l’eau devient toute verte, nous la buvons et elle soigne plusieurs maladies”.

La réponse de l’OMS sur le traitement 

Certains remèdes occidentaux, traditionnels ou domestiques peuvent apporter du confort et soulager les symptômes de la COVID-19 mais rien ne prouve que les médicaments actuels permettent de prévenir ou de guérir la maladie. L’OMS ne recommande de prendre aucun médicament, y compris les antibiotiques, en automédication pour prévenir ou guérir la COVID-19. Cependant, plusieurs essais cliniques de médicaments occidentaux ou traditionnels sont en cours. L’OMS fournira des informations actualisées dès que les résultats des essais cliniques seront disponibles.

 

Christine Tshibuyi