La saga des accusations se poursuit au Kasaï Central entre le gouverneur Martin Kabuya et des députés provinciaux. Dans un rapport adressé ce jeudi 20 février 2020 au Vice premier ministre et ministre de l'intérieur, Martin Kabuya accuse certains députés provinciaux d'entretenir des milices dans leurs circonscriptions et d'exploiter illégalement le diamant en complicité avec certains officiers de l'armée.
Le gouverneur qualifie de prime abord, la manifestation des retournés d'Angola du vendredi 14 février dernier et la situation du policier Victor Tshibangu Fadiala puni par ses collègues pour indiscipline, selon la version du cabinet du gouverneur mais mise sur le compte de Martin Kabuya qui l'aurait personnellement torturé, d’une vaste campagne de diabolisation et de sape de l’autorité provinciale avec comme objectif, de saboter ses initiatives qui s'inscrivent dans la droite ligne de la vision du chef de l'État.
Dans ce rapport, Martin Kabuya étale la succession d'un certain nombre d'événements qui s’apparentent à un complot politique de déstabilisation de l'exécutif provincial. Il cite entre autres événements :
« La lettre de onze députés provinciaux du 12 février 2020 dans laquelle les élus signataires accusent le gouverneur Kabuya des menaces d'attentat, d'imputation dommageable, injures publiques, abus de pouvoir et d'insécurité...et pourtant les signataires entretiennent des milices, d'autres exploitent illicitement les minerais à Bonkala en complicité avec certains officiers des FARDC, la marche des supposés retournés d'Angola sous la conduite de monsieur Myrant Mulumba qui n'a jamais été en Angola et la tentative de soustraction d'armes à feu des policiers par des manifestants, la vidéo du policier Victor Tshibangu qui accuse le gouverneur de l'avoir torturé vidéo prise par le député provincial Marcel Tshipepele, cousin du policier et l'un de onze signataires de la lettre contre le gouverneur », énumère-t-il.
Les charges se poursuivent contre les députés : « la vidéo d'une dame qui se fait passer pour épouse du policier Tshibangu incriminant le gouverneur de restreindre la liberté de mouvement du policier torturé alors qu'elle n'est pas l'épouse de ce policier, l'attaque de la résidence du gouverneur par des éléments des FARDC sous la conduite d'un général de l'armée le mardi 18 février 2020 à la recherche du policier Tshibangu et la vidéo du policier réalisée par le même général chargeant davantage le gouverneur alors que le dossier est en instruction à l'auditorat militaire »
Pour le gouverneur Kabuya, la chronologie et la succession de tous ces événements portent à croire qu'il s'agit d'un montage grossier à dessein de nuire à sa personne et à son avenir politique.
Sosthène Kambidi