38e anniversaire de l'UDPS: "après les résultats sur la démocratisation, place au progrès social" (Alexis Mutanda)

ACTUALITE.CD

L'ancien député Alexis Mutanda, un des plus anciens membres de l’UDPS a expliqué à ACTUALITE.CD la portée du combat mené par ce parti depuis ses débuts. Pour lui, l’histoire de cette formation politique est principalement caractérisée par le combat contre la dictature. 

« En 1982, la dictature était le premier soucis, il fallait d’abord combattre la dictature pour que la démocratie puisse entrer dans notre pays. C’est comme ça que tous nos efforts étaient concentrés sur le combat contre la dictature », raconte-il avant de poursuivre: « Avec l’AFDL, on est entré pratiquement dans le même circuit, c’est comme ça que l’UDPS a continué le combat jusqu’à l’organisation des élections de 2006 ». L’organisation de ces élections a marqué la fin du combat contre la dictature et le début de la démocratisation. Celle-ci s’est poursuivie en 2011, puis en 2018 où l’UDPS a fini par conquérir le pouvoir. 

«  Avec les élections de 2018, nous sommes allés encore plus loin, on  sorti un fils du parti qui est devenu président de la République. Nous pouvons être fiers d’avoir les résultats que nous avons, même s’il y a encore des perfections à faire », explique Alexis Mutanda.

Les perfections dont on parle sont à mettre sur le compte du progrès social, l’autre pan du combat de l’UDPS. Le député Mutanda explique le progrès social va de pair avec l’État de droit. 

« L’Etat de droit, c’est un Etat dans lequel il y a la justice pour tout le monde. Un état dans lequel le peuple, exerce réellement son pouvoir de souverain. C’est aussi là où les anti-valeurs disparaissent de l’espace public. Les anti-valeurs, c’est la corruption, le manque du respect des lois »,argue-t-il. 

Dans sa conception de la notion d’État de droits, le député Alexis Mutanda y insère aussi la question de la distribution équitable des richesses du pays et le respect de la part des autres nations. 

« L’État de droit veut dire les grandes richesses du pays doivent revenir au peuple congolais. L’État de droit suppose également que sur le plan mondial, notre pays puisse être à la place qui lui convient dans le concert des nations ».

Cette phase, dans laquelle l’UDPS se trouve à présent, exige plus de patience, de responsabilité et d’engagement. « Cette étape demande beaucoup de patience, beaucoup de responsabilité, et surtout, beaucoup d’engagement pour que chaque congolais où il se trouve puisse accomplir son ambition, se sentir à l’aise, dans la paix et la tranquillité », a-t-il souligné.

Contexte:

Plusieurs milliers de militants et sympathisants participent à cette célébration organisée au Stade des martyrs de Kinshasa. Députés et ministres membres du parti ou alliés de l’UDPS ont également fait le déplacement.

Membre de l’internationale socialiste, l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) a été fondée le 15 février 1982 par Etienne Tshisekedi et ses compagnons dont Marcel Lihau. Le premier acte fort du mouvement d’opposition a été lancé en 1980, jour de la publication de la Lettre ouverte des Treize Parlementaires adressée au Joseph Mobutu. Ladite lettre avait repris dix propositions qui invitaient Mobutu à démocratiser le système politique. L’histoire de l’UDPS est également marquée par les combats pour l’organisation de la Conférence nationale souveraine (CNS), la participation au Dialogue Inter-congolais en 2003 et la lutte pour pour l’organisation des élections devant sanctionner le départ de Kabila. C’est pour la première fois que l’UDPS célèbre son anniversaire en étant au pouvoir.

Ivan Kasongo