RDC-Djugu : des corps découverts après les combats entre l’armée et les miliciens, une dizaine de personnes disparues

Photo ACTUALITE.CD.

Sept (7) corps ont été découverts mercredi 22 janvier dans la localité Dedjo, chefferie de Bahema bajere et Ukya dans le territoire de Djugu (Ituri). Il s’agit, d’après la société civile locale, des civils tués au cours des combats de cette semaine entre l’armée et les miliciens de CODECO.

Les victimes feraient partie d’un groupe de d’une vingtaine de personnes enlevées par les miliciens, selon la même source.

« Au total 23 personnes ont été portées disparues depuis le lundi et nous les cherchions. C’est hier (mercredi) après une accalmie que les membres des familles ont retrouvé 7 corps qui ont été inhumés hier même, et 15 personnes sont jusqu'à présent introuvables », a dit à ACTUALITE.CD Charité Banze, président de la société civile locale.

Les miliciens ont par ailleurs, incendié plusieurs maisons et pillé les commerces ainsi que des biens notamment des motos de la population, a ajouté M. Banze.

Pendant ce temps, l’armée dit maintenir la pression sur les miliciens qui résistent encore au maquis. Les opérations se poursuivent contre eux, a affirmé mercredi le général Chiviri Amuli, commandant secteur opérationnel en Ituri.

« Nous n'allons pas croiser les bras et observer comment les hommes de Ngudjolo (Ndlr chef de la milice CODECO) massacre la paisible population. Nous continuons normalement avec nos opérations militaires, les miliciens qui ne sont pas dans le site de transit à Kpandroma, nous les considérons comme des brebis égarées qui doivent d'office subir le feu des FARDC. Raison pour laquelle nous sollicitons l'appui du gouvernement congolais et la collaboration de la population pour la réussite de notre mission. Dans aucun pays les rebelles ont déjà vaincu l'armée, c'est ce que CODECO doit comprendre », a-t-il indiqué.

Jusqu’à ce jour, plus de 200 miliciens opérant à Djugu se sont rendus depuis fin décembre dernier à l’armée. Ils sont cantonnés dans un centre de transit à Kpandroma où ils sont pris en charge par le gouvernement provincial.

Les violences en Ituri ont fait 701 morts depuis fin 2017, selon l’ONU. Plus de 300 000 déplacés sont également enregistrés. D’après un rapport du Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme, les tueries dans le territoire de Djugu « pourraient présenter des éléments constitutifs de crimes contre l’humanité » voire de « crime de génocide ». Ce jeudi, la Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Michelle Bachelet arrive à Bunia. Elle va y rencontrer les représentants des communautés Lendu et Hema en conflit. Le ministre des droits humains André Lite séjourne depuis deux jours à Bunia pour accueillir cette fonctionnaire onusienne.

Franck Asante, à Bunia