Après que l’armée a annoncé jeudi 9 janvier la reconquête de Madina, principal QG des combattants ADF dans le territoire de Beni (Nord-Kivu), l’Asbl Centre d’étude pour la promotion de la paix, de la démocratie et les droits de l’homme (CEPADHO) appelle les forces armées congolaises à la « prudence » et à éviter le « triomphalisme » dans les combats.
« Notre organisation salue cet exploit et en félicite les FARDC. Cependant, elle invite l'armée à moins de triomphalisme et l'encourage à plus de prudence, de retenue et de sérénité considérant le caractère terroriste de l'ennemi. », dit la déclaration de CEPADHO publiée ce vendredi 10 janvier.
Ce n’est pas la première fois que cette position soit reprise par l’armée. Elle avait été déjà conquise à l’époque du général-Major Jean Lucien Bauma Ambamba et reprise par les ADF il y a environ un an.
L’armée avait déjà annoncé précédemment la conquête des plusieurs positions de la rébellion ADF avant d’arriver à Madina dont PK40, New Madina, 100 dollars, etc.
« Pour le CEPADHO, bien que la conquête des positions ADF/MTM soit l'un des objectifs militaires à atteindre par les FARDC, cela ne devrait pas être considéré comme seul indicateur de l'éradication de ce mouvement islamiste/jihadhiste. », ajoute l’Asbl dans sa déclaration qui estime que « la traque effective des ADF passe par la décapitation de leurs têtes pensantes (leurs commandants) et l'ensemble de leurs combattants. »
Dans le rapport de 2013, le groupe d'experts de l'ONU présente l'ADF comme une « organisation dirigée d’une main de fer », fonctionnant grâce à l’exploitation forestière et aurifère illégale, à un « réseau de taxis et de mototaxis opérant dans les villes de Butembo, Beni et Oicha » et à « des virements de Londres, du Kenya et de l’Ouganda, l’argent étant encaissé par des intermédiaires congolais à Beni et Butembo ».
Les opérations de « grande envergure » que mène l’armée depuis le 30 octobre dernier sont toujours en cours. Depuis leur déclenchement, des centaines de civils ont été tués dans diverses attaques ADF.
Face à l’évolution des violences, en novembre dernier, la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO) avait recommandé au gouvernement et à la MONUSCO la mise en place d’un programme d’urgence « en vue de créer un climat d’apaisement et de mettre définitivement fin aux hostilités » notamment à Beni.