Cardinal Ambongo à Beni: « Butembo-Beni pleure ses enfants et n’a pas voulu être consolé, parce qu’ils ne sont plus »

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Le séjour du Cardinal Ambongo Besungu dans le territoire de Beni (Nord-kIVU) touche à sa fin.  Ce samedi, il a brossé sa lecture de la situation dans la partie Est du pays. 

« Les faits sont poignants et la situation sécuritaire préoccupante. Comment comprendre et comment supporter que dans la seule nuit de dimanche 15 à lundi 16 décembre 2019, 11 civils soient égorgés comme des bêtes par des sois-disant ADF à Kamango, et qu’en deux mois, près de 213 civils aient subi des représailles des présumés ADF-NALU dans les localités et agglomérations de : Erengeti, Kokola, Mayimoya, Mukoko, Oïcha, Mabasele, Mbau, Mavété en territoire de Beni et Boikene dans la ville de Beni sur l’axe menant à l’aéroport de Mavivi que nous avons visité hier »,  a t-il dit dans son homélie à la Paroisse Sainte Thérèse d’Avila

Il a également évoqué la situation dans la province du Sud-Kivu.

« Qui peut admettre que dans le Sud-Kivu, de la plaine de Fizi jusqu’aux hauts plateaux, des attaques contre les civils et affrontements entre les groupes armés  se multiplient ces derniers mois, entraînant les déplacements des populations et une forte augmentation des maladies infectieuses touchant particulièrement les personnes vulnérables. Cela ne peut qu’aggraver, dans cette partie de la République, l’insécurité causée par la présence de groupes armés étrangers », a t-il dit.

Le Cardinal a parlé aussi de l’Ituri.

« Et tout récemment, on me rappelait la situation de Bunia. Devant cette désolation, je peux m’écrier comme Jérémie : on a entendu des cris à l’Est de la RD Congo, des pleurs et de grandes lamentations : Butembo-Beni pleure ses enfants et n’a pas voulu être consolé, parce qu’ils ne sont plus », a t-il ajouté.

Plusieurs personnalités ont pris part à cette messe dont Melchisedech SIKULI, Evêque de Butembo-Beni, le gouverneur du Nord-Kivu, Carly Nzanzu et d’autres autorités civiles, politiques, administratives, religieuses, militaires et policières. Il y avait également des délégués de la MONUSCO et des députés.

Yassin Kombi