Six personnes ont été tuées le matin de ce vendredi 27 décembre, lors d’une attaque d’un groupe de personnes identifiées comme des miliciens mai-mai contre une position de l’armée congolaise à Lwemba, localité située à plus de 60 Km à l’Est de Mambasa-centre, en province de l’Ituri.
Le chef de localité de Lwemba, qui confirme l’information à ACTUALITE.CD, indique que les victimes sont notamment trois militaires, deux civils et un milicien.
« C’est vers 5 heures que ces mai-mai sont arrivés chez nous à Lwemba. Ils ont attaqué le camp militaire. Nous avons entendu des échanges des tirs jusqu'à 8 heures. Nos militaires se sont retirés, avant de revenir vers 11h avec un renfort des FARDC et des casques bleus. Ils se sont battus jusque tard, vers 15 heures, pour libérer la localité qui était déjà envahie par des miliciens. Jusqu'à maintenant, on ne saura vous préciser le bilan de ces affrontements, parce que nous restons toujours terrés chez nous. Mais il faut noter que lors des accrochages qui ont eu lieu entre 5h et 8h, au tour du camp militaire, il y a six personnes qui sont mortes dont trois militaires, deux de leurs épouses et un milicien », a déclaré Deo Nyonga, chef de localité de Lwemba.
Cette autorité locale signale que cet incident a poussé certains habitants à se déplacer dans des milieux environnants pour leur sécurité. Les uns se sont dirigés à Teturi, 10 Km de Lwemba, et d’autres à Biakato, à plus de 20 Km. Deo Nyonga craint pour leur sécurité, car, a-t-il indiqué, les lieux de refuge sont aussi en proie à l’insécurité.
«Teturi, où nombreux se sont dirigés, a aussi connu d’attaque des miliciens mai-mai jeudi dernier. Rien ne garantit que nos compatriotes sont en sécurité », s’inquiète-t-il.
Depuis plus de trois mois, la région de Lwemba et de Biakato, en territoire de Mambasa sont en proie à l’insécurité, depuis l’émergence des milices locales hostiles aux activités de riposte contre la maladie à Virus Ebola. Depuis septembre, beaucoup d’attaques ont été enregistrées contre les humanitaires dont l’incendie des abris des agents de la riposte contre Ebola à Lwemba, l’assassinat du journaliste d’une radio communautaire locale impliquée dans la sensibilisation contre la meurtrière épidémie d’Ebola ainsi que l’assassinat, fin novembre dernier, de trois humanitaires lors d’une attaque contre une base de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à Biakato.
Mardi 24 décembre dernier, l’organisation Médecins sans frontières (MSF) a décidé de suspendre ses activités à Biakato suite, d’après elle, à l’activisme des miliciens au tour et dans des structures sanitaires. Des autorités locales peinent à identifier ce groupe de miliciens et le mobile de leur activisme.
« On ne sait plus comprendre pourquoi ils agissent ainsi. Au début, ils s’opposaient aux activités de riposte contre Ebola. Mais actuellement, pourquoi s’attaquer à une position militaire à Lwemba, une entité où les activités de lutte contre Ebola ont été arrêtées depuis plus d’un mois. Que cherchent-t-ils ? Il faut que les autorités s’y penchent pour éviter que Mambasa deviennent à nouveau un foyer de l’insécurité », a recommandé, au téléphone d’ACTUALITE.CD, Joël Musavuli, directeur de la radio de Lwemba, contraint il y a quelques semaines à la clandestinité suite à l’implication de son média dans la sensibilisation contre Ebola.
Claude Sengenya, à Butembo