RDC : les groupes armés décrètent un "cessez-le-feu" au Sud-Kivu mais posent des conditions

Ph. Pascal Mulegwa

Trente- quatre (34) groupes armés locaux, sur l'ensemble de la province du Sud-Kivu, ont décrété à l'unanimité un cessez-le-feu à dater du 23 décembre dans les milieux qu'ils contrôlent et s'engagent sur le chemin de la paix et du développement.

La résolution a été prise à l'issue d'une retraite dénommée "leadership cohésif Fizi, Uvira, Mwenga, Kalehe, Walungu, Shabunda et Kabare", tenue du 18 au 20 décembre 2019, dans le territoire de Kabare au Sud-Kivu.

Commandants et représentants de l'essentiel des groupes armés présents au Sud-Kivu, ont décrété la cessation des hostilités dans les contrées qu'ils occupent.

"Nous, groupes armés, réunis en date du 18 au 20 décembre 2019, décrétons un cessez le feu immédiat et c'est à partir du 23 décembre 2019 pour donner la chance aux partis en conflit de résoudre leurs différends par voie de dialogue. Exhortons les autres belligérants au nom de la paix dont les FARDC, les Ngumino et les autres non présents d'observer la même chose", dit le communiqué final de ces assises.

Les signataires de ce communiqué final exigent la libération "immédiate, et c'est à partir du 23 décembre 2019", de tous les prisonniers des groupes armés locaux qui croupissent dans différentes prisons de la République. Ils exigent également la "libre circulation de tous les combattants des groupes armés" et demandent au gouvernement de la RDC de mettre en application les décisions et engagements pris lors de ces assises entre les parties prenantes allant de 18 au 20 décembre 2019 pour permettre "l'atterrissage en douceur" et "donner la chance" à la paix longtemps attendue.

Dans leur cahier des charges, les groupés armés demandent, en outre, la "démobilisation communautaire" des vieux combattants d'une "façon digne" et leur intégration dans les FARDC, la police et "cela sans condition", précisent-ils tout en mettant en garde les "manipulants".
Ces groupes armés ont répondu à cet appel lancé par le consortium "Maji ya Amani", à l'exception des groupes Yakutumba, Nakiliba, Mushombe, Gumino et Kashumba.

Les commandants et présidents des groupes armés signataires se sont fixés un calendrier de démobilisation du 23 décembre au 15 mars 2019.

Cet engagement n'est pas un fruit du hasard. Il intervient non seulement après que la présidence de la République via le Mécanisme National de Suivi de l' Accord-cadre d'Addis-Abeba (MNS), a demandé la "suspension" des poursuites à l'encontre des dirigeants du M23, mais aussi après qu'une frange majoritaire des groupes armés du Nord-Kivu s'est constituée en vue des négociations prochaines avec Kinshasa.

Justin Mwamba