Inondations à Kinshasa : « les victimes se retrouvent être malheureusement les mêmes constructeurs anarchiques » (Gilbert Kankonde)

Des maisons construites au bord de la rivière Kalamu à Kinshasa/Ph ACTUALITE.CD

Convoqué ce mercredi 4 décembre à l’Assemblée nationale pour répondre sur la coordination de la gestion des catastrophes naturelles et la garantie de la sécurité des personnes et de leurs biens à Kinshasa tout comme à Beni, Gilbert Kankonde, vice-premier ministre, ministre de l’intérieur, sécurité et affaires coutumières, a expliqué aux députés nationaux les raisons des dégâts causés par les pluies diluviennes qui ont récemment arrosé Kinshasa.  

« Il est cependant malheureux de constater que depuis plusieurs décennies maintenant, plusieurs constructions ont été érigées de manière anarchique. Notamment dans des zones interdites à la construction. Conséquences, certains ouvrages de drainage se retrouvent obstruer presque totalement et d’autres constructions faites sur des lits majeurs des rivières empêchent même les travaux ordinaires de curage. A la suite de l’explosion démographique qu’a connue la ville de Kinshasa de nombreuses constructions sont érigées par des populations pour la plupart démunies vers le sud et cela sans aucune planification, ni mesure d’ordre urbanistique. Cette situation a dégagé toutes végétations et dénudé le sol de sorte que les pluies ont entraîné un décuvage et un apport de masses des terres instables vers la partie nord sur laquelle d’autres constructions tout aussi érigées dans les mêmes circonstances occupent les lits de la plupart des rivières », explique Gilbert Kankonde.  

Et de poursuivre : « Cette perte des terres a occasionné des érosions dont les victimes se retrouvent être malheureusement les mêmes constructeurs anarchiques alors que l’accumulation des masses des terres sur la plaine et dans les lits des rivières occasionnent des inondations que nous déplorons aujourd’hui. Il est en définitif établi que les ouvrages d’assainissement dimensionnés pour une ville de 400 000 habitants en 1960 ne répondent plus aux infrastructures abritant à ce jour 15 millions d’habitants », précise ce membre du gouvernement Ilunkamba.  

Depuis le retour des pluies, des dégâts énormes sont enregistrés dans plusieurs coins du pays. A Kinshasa, des dizaines de morts ont été recensés et plusieurs routes coupées après des débordements des eaux des caniveaux.

Berith Yakitenge