Nord-Kivu : Molendo Sakombi constate “amèrement” la spoliation du Mont Goma et insiste sur sa protection

Une partie du boulevard Kanyamuhanga comprise entre rond-point singers et rond-point chukudu en ville de Goma/Ph Ley Uwera ACTUALITE.CD

Le gouvernement central se montre préoccupé par la spoliation du Mont Goma, une colline emblématique et historique du chef-lieu de la province du Nord-Kivu. Le ministre national des Affaires foncières, Aimé Molendo Sakombi, a visité, mercredi, le Mont Goma pour se rendre compte des risques qu'encourent actuellement ceux qui ont érigé des maisons au pied de ce site.

« Le constat est amer. Je me rends compte que nos compatriotes prennent des risques énormes. En cas d'éboulement, c'est une centaine de morts qu'on peut compter ici. Ça doit nous interpeller, nous, pouvoir central et évidemment l'autorité provinciale. Nous attendons le rapport de la commission d'enquête pour établir des responsabilités et surtout prendre des dispositions idoines qui vont être nécessaires pour que ces genres des choses ne puissent pas se représenter », a-t-il constaté.

Les mercredi 6 et jeudi 7 novembre dernier, la commission provinciale de démolition des maisons construites anarchiquement a procédé au scellage d'une vingtaine de maisons des particuliers et des bureaux de l'État, érigés au pied du Mont Goma.

Cette mesure a été prise quelques heures plus tôt par le gouverneur du Nord-Kivu, Carly Nzanzu Kasivita, lors d'une séance de travail avec les cadres de base de Goma et des entités environnantes.

Selon le ministre provincial des Affaires foncières, l’objectif est également de préserver les vies humaines en cas des catastrophes naturelles comme le tremblement de terre.

« Pour ceux qui prétendent avoir acquis des titres légalement, ce sera au cas par cas. On va attendre que la commission travaille et fasse son rapport. J'imagine qu'il n'y aura pas des solutions globales mais au cas par cas. Donc, nous ne faisons pas d'entrave nous-mêmes aux gens qui travaillent sur le terrain. Dès que l'autorité provinciale sera saisie, elle va me saisir officiellement. Mais, j'encourage le gouverneur de province qui a le souci de protéger le Mont Goma. Je suis très ému. Parce qu'il était ministre des Affaires foncières. Il avait déjà pris des dispositions nécessaires mais encore une fois la nature, quand l'État n'est pas là, les gens viennent et prennent des risques. Mais je crois qu'aujourd'hui, il y a une prise en charge importante de l'autorité provinciale »,  a ajouté le ministre Sakombi.

Le lundi 11 novembre dernier, le procureur général près la Cour d'appel du Nord-Kivu, Dianzonzila Joseph, avait procédé à la réouverture des maisons qui étaient scellées sur ordre du gouvernement provincial car construites anarchiquement au pied du Mont Goma. Mais le procureur a soutenu qu'il y a eu défaut de procédure pour sceller ces résidences. À ce sujet, le ministre des Affaires foncières a affirmé n'avoir jamais été saisi par le procureur. 

Jonathan Kombi