La tension est vive entre quelques cadres de l’UDPS (Union pour la Démocratie et le Progrès Social). La crise de leadership et de positionnement est maintenant très visible. Ce dimanche 27 octobre, le député provincial Peter Kazadi et le secrétaire général ad intérim Augustin Kabuya ne se sont pas loupés.
« Au mois de janvier quand le chef de l’Etat constituait son cabinet, je n’étais pas consulté. Il pouvait nommer qui il voulait. Il avait provisoirement nommé Désiré-Cashmir Kolongele Eberande comme son directeur de cabinet. Quand la donne a changé, ce dernier était devenu son directeur de cabinet adjoint. J’ai été consulté par Peter Kazadi. Il n’était pas content. Il voulait être directeur de cabinet adjoint du chef de l’Etat. Quand il a appris que Désiré-Cashmir Kolongele Eberande avait été présenté au chef de l’Etat par Jean-Marc Kabund, il a considéré que c’est Jean-Marc Kabund qui a empêché qu’il soit nommé à ce poste-là. Il m’a dit alors qu’il allait combattre Kabund à tous les degrés », a affirmé Kabuya au cours d’une matinée politique organisée ce dimanche.
Plus tôt, c’était Peter Kazadi qui s’était manifesté taclant la gestion du parti par Kabund et Kabuya.
« J'ai appris qu'au cours de la réunion de l'exécutif du parti de ce jeudi, tu as annoncé ta volonté de violer, une fois de plus, les statuts du parti en proposant la nomination des membres d'une nouvelle équipe de l'exécutif du parti. Je te demande de ne pas pousser ton stoïcisme jusqu'au bout car, si ton projet est mis en exécution, il y aura des conséquences graves qui vont secouer durablement notre cher parti », avait dit Peter Kazadi dans un message adressé à Augustin Kabuya.
Selon lui, Augustin Kabuya et Jean-Marc Kabund n’observent pas les valeurs démocratiques prônées par le parti.
« Toi et Kabund, vous devrez savoir que des millions de nos compatriotes ont péri et donné en sacrifice leurs vies pour que triomphe à jamais la démocratie non seulement dans notre pays mais surtout au sein de l'UDPS. Vous n'avez donc pas le droit de marcher impunément et éternellement sur les valeurs démocratiques nous léguées par nos pères-fondateurs. Vous devez savoir que l'UDPS est notre héritage commun qu'il ne faut pas hypothéquer à vil prix. Pour rien au monde, nous ne vous laisserons détruire l'œuvre de toute une vie nous léguée par Etienne Tshisekedi wa Mulumba », avait-il ajouté.
Il s’est dit même prêt à engager un combat contre le tandem qui dirige le parti actuellement : « Vous nous trouverez sur votre chemin et nous vous combattrons autant que nous avons combattu les différentes dictatures qui se sont succédées dans notre pays ».
Tout avait commencé fin avril quand, constatant que Félix Tshisekedi, président du parti, était constitutionnellement mis en disponibilité pour cause d’incompatibilité des fonctions, la Convention démocratique du parti (CDP) avait mis en place une présidence à trois, citant l’article 26 des statuts de l'UDPS. Ainsi, Félix Tshisekedi était élevé au rang de Haute autorité politique de référence du parti, avec droit de regard consultatif sur les directives du nouveau directoire. Victor Wakenda, président de la CDP, et Jacquemain Shabani, président de la Commission électorale permanente (CEP), avaient tenté en vain de convaincre Jean-Marc Kabund, qui s'opposait à cette présidence à trois. Finalement, Kabuya avait été confirmé secrétaire général ad intérim et Kabund, président ad intérim du parti.
Ivan Kasongo