Le parti de l’ancien président de la République, Joseph Kabila, a dénoncé « implicitement », ce jeudi 24 octobre, le caractère « normal » que prend le détournement des deniers publics au pays.
Lors de la clôture de la matinée politique du PPRD à Lubumbashi, Ramazani Shadary, secrétaire permanent du parti, a mis en garde les membres de sa formation politique au gouvernement contre les « antivaleurs » observées au pays.
« J’invite tous nos mandataires PPRD : ministres, chefs d’entreprises, gouverneurs, directeurs des cabinets, conseillers de se départir des antivaleurs ; surtout le détournement des deniers publics qui commence à devenir en RDC comme des faits normaux », a-t-il lancé.
Depuis l’avènement de Félix Tshisekedi au pouvoir, certains observateurs de la politique congolaise ont dénoncé des dépenses excessives de l’institution président de la République, mais encore les détournements des deniers publics dont l’illustre reste celui de 15 millions USD de décote des produits pétroliers.
Shadary a ainsi menacé de licencier tout membre du PPRD qui se compromettrait dans le « banditisme ».
« Je vous rappelle que celui qui sera crédité d’avoir détourné même un million de FC, c’est un détournement. Et le même jour que le Parti l’apprendra, il aura signé sa démission et sera sanctionné conformément aux résolutions de ces assises et par respect envers le peuple. Rappelez-vous des souffrances de tous les fonctionnaires de l’Etat, les sans-emplois, les enseignants, les mamans maraîchères et tant d’autres… Monsieur, vous qui détournez les deniers publics, avez-vous fait la comparaison de votre salaire et avantages par rapport à celui d’un fonctionnaire ? Le PPRD comme Parti avant-gardiste vous demande d’arrêter ce comportement qui frise le banditisme politique », a-t-il martelé.
Actuellement membre « fort » de la plateforme Front Commun pour le Congo (FCC), le PPRD a affiché son intention de remporter la présidentielle de 2023. Son autorité morale, Joseph Kabila (48 ans), a dirigé la RDC pendant 18 ans, depuis 2001, suite à l’assassinat de son père, le président Laurent Désiré Kabila. Après ses deux mandats constitutionnels, M. Kabila est resté au pouvoir pendant près de la moitié du mandat en attendant les élections. Ce qui a provoqué des violences récurrentes qui ont causé plusieurs morts et des blessés pendant les manifestations populaires souvent réprimées dans le sang par les forces de l’ordre et de sécurité.
Patrick Maki