Georges Kapiamba, Président de l’Association congolaise pour l’Accès à la Justice (ACAJ), s’insurge contre les propos récents du Procureur général près la Cour de Cassation qui regrette le manque de collaboration avec la justice sur le fait de corruption dénoncé lors de dernières élections sénatoriales et des gouverneurs.
Ce défenseur de droits de l’homme affirme n’avoir jamais eu ne serait-ce qu’un appel du Procureur général, l’invitant à une collaboration pour enquêter sur les personnes soupçonnées de corruption. il met le Procureur général au défi en lui demandant de dire clairement s’il a déjà entendu ne fut ce qu'un seul juge soupçonné de corruption.
« C’est trop facile dire que les gens n’ont pas collaboré. Mais quand toutes les démarches qui sont imposées par la loi ne sont pas menées, on ne peut pas généraliser une conclusion sur base d’une seule partie. Il peut y avoir quelques personnes qui se seraient rétractées parce que n’ayant pas reçu des garanties de sécurité et c’est de leur droit. Nous avons toujours demandé au Procureur général de moderniser mieux d’actualiser leurs méthodes d’enquête. Les matières de faits de corruptions sont des matières sensibles. Lorsque vous voulez avoir la collaboration de gens il faut d’abord leur garantir de la sécurité et de la confidentialité parce qu’il se peut que les gens qui ont perçu de l’argent ou des biens soient capables de s’en prendre aux témoins », a martelé Maitre Georges Kapiamba.
« Nous-mêmes ACAJ, nous avons énormément d’éléments et nous lui avons écrit lui disant que nous sommes disposés à collaborer. Nous n’avons jamais reçu une invitation même pas au téléphone. Pour nous, nous constatons tout simplement que la justice n’a pas fait son travail. Est-ce que le Procureur général près la Cour de cassation peut dire à l’opinion nationale et internationale qu’il a déjà entendu même un seul juge cité dans une affaire de corruption ? », a-t-il ajouté.
Dans son discours à l’occasion de la rentrée judiciaire ce mardi 15 octobre dernier, le Procureur général près la Cour de cassation Floribert Kabange Numbi avait regretté que la corruption tant dénoncée lors des élections de gouverneurs et sénateurs n’a pas a été portée devant les grandes instances pour les décourager et quand il s’agissait de collaborer pour la récolte des éléments les gens disparaissaient de la nature.
« Une chose est de dénoncer le fait infractionnel et une autre est d’aller jusqu'au bout de sa logique, en confirmant sa plainte au niveau des instances judiciaires, de manière à faire avancer l'instruction en collaborant au recueil des éléments des preuves à l'appui des accusations portées. Tel n'a pas été malheureusement le cas des dernières échéances, alors que les dénonciations ont été faites avec fracas. Les dénonciateurs s'ils ne se sont pas confondus dans les excuses, ils sont carrément disparus de la circulation », avait regretté Floribert Kabange Numbi.
Auguy Mudiayi