Goma : après leur marche de lundi, les enseignants décident de durcir la grève

ACTUALITE.CD

Réunis en Assemblée générale extraordinaire, ce mercredi 16 octobre, à l'Institut de Goma, pour évaluer leur marche du lundi dernier, les enseignants grévistes ont décidé de poursuivre leur mouvement de grève. Ils disent ne pas être prêts à rejoindre le chemin de l’école.

La marche du lundi dernier avait pour but de faire entendre leur cri de détresse après avoir déclenché leur mouvement de grève, le 2 octobre dernier. Ils revendiquent l'amélioration de leurs conditions salariales et la prise en compte, par le gouvernement, des enseignants non payés (NP) et des nouvelles unités (NU).

« Nous demandons aux autorités de tout faire pour payer les NP et Les NU. Si cela n'est pas possible au niveau national, que le gouvernement provincial prenne en charge d'abord cette catégorie des enseignants. Nous appelons tous les parents à nous emboîter le pas parce que notre grève va dans le sens de réclamer que la gratuité soit effective et cela par le paiement d'un salaire décent à tous les enseignants », a dit Thierry Mushalire, enseignant à l'Institut Saint Michel, une école conventionnée catholique.

En outre, ils fustigent les intimidations dont ils se disent victimes de la part de certains gestionnaires et chefs d'établissements qui les obligent à rejoindre les salles des classes à défaut de perdre leur emploi.

« Nous interpellons tous les gestionnaires et chefs d'établissements qui voudraient intimider les enseignants à reprendre forcément les cours. Pourtant la grève, c'est un droit reconnu par la constitution de la République. Un travailleur qui travaille et qui ne réclame pas son salaire est un voleur et nous ne voulons pas être voleurs », a ajouté l'enseignant Thierry.

Les enseignants de la RDC ont reçu un salaire de 150 000 FC auquel il a été ajouté 39 000 FC. À ceux des chefs-lieux des provinces, il a plutôt été ajouté 100 000 FC en termes d'indemnités de transport et de logement.

« Nous demandons qu'on soit payé au montant de 245 USD comme premier palier pour qu'il y ait effectivité réelle de la gratuité mais aussi il n'y aura pas effectivité tant qu'on a encore des qualifications NP et NU pour des enseignants qui dispensent réellement les cours. Ainsi donc, nous demandons à tous les enseignants de continuer à rester à la maison en attendant que la commission interprovinciale se mette à l'œuvre comme promis par le directeur de cabinet du gouverneur lors de notre marche de lundi », précise Shamavu Bahala, un des enseignants grévistes de l'Institut Majengo, une école conventionnée protestante.

Les enseignants grévistes ne parlent pas le même langage avec l'intersyndical qui les a invité à rejoindre les salles des classes, depuis vendredi dernier. Les responsables des syndicats des enseignants, quant à eux, préconisent le dialogue avec le gouvernement tout en dispensant les cours.

« La grève a un impact négatif sur le calendrier scolaire. Mais, à mon avis, cette grève ne résout rien parce que ce n'est pas aujourd'hui ou demain que les NP auront leur salaire. Il faut que le gouvernement termine le travail d'études qu'il est en train de faire pour que les NP et les NU soient payés », soutient Pochellin Byamumonyi, secrétaire exécutif du Syndicat des enseignants des écoles conventionnées catholiques (SYNECAT) au Nord-Kivu.

Jonathan Kombi, à Goma