Les forces de sécurité ont interpellé dimanche une dizaine de personnes, lors d’un bouclage ciblé dans la localité de Mwanga, dix kilomètres à l’est de la ville de Bunia. Ces personnes sont accusées d’être en lien avec les auteurs des tueries dans le territoire de Djugu secoué par les violences armées depuis avril dernier.
Selon la police, des armes blanches et plusieurs effets militaires ont été interceptés lors de l’opération.
« La police nationale congolaise en collaboration avec les forces armées ont mené un bouclage ciblé dans la localité de Mwanga suite à plusieurs informations qui confirmaient la présence des personnes impliquées dans les assassinats, meurtre, pillages, incendie des maisons en complicité avec les assaillants qui opèrent dans le territoire de Djugu. Plusieurs effets militaires les armes blanches ont été appréhendés et les enquêtes sont en cours », a dit à ACTUALITE.CD le Major Abeli Mwangu, porte-parole de la police en Ituri.
Huit personnes ont été tuées le mercredi 17 juillet dans la localité de Mwanga. Six victimes ont été décapitées. Les jeunes de Mwanga en colère avaient défilé dans la ville de Bunia avec la tête d’une fille décapitée.
Dans son communiqué qui date du 16 juillet, la PNC affirmait que de nouvelles unités seront aussi déployées dans trois localités du territoire d’Irumu à savoir à Kasenyi, Kunda et Mwanga. Dans cette dernière, trois policiers étaient tués en juin dernier par des hommes armés.
Contexte
Les violences armées ont resurgi en avril dernier dans le territoire de Djugu. L’armée a identifié un certain « Ngudjolo » comme le chef de la milice dont les hommes opèrent dans plusieurs localités et dans la chefferie de Mokambo en territoire de Mahagi.
Mgr Dieudonné Uringi, évêque du diocèse de Bunia, a dénoncé pour aussi, l’existence d’une secte mystico-religieux dénommée CODECO encourageant les violences qui ont déjà fait plus d’une centaine de morts dans le territoire de Djugu. L’armée a annoncé dimanche avoir démantelé ce groupe armé après les offensives menées depuis le 27 juin pour la conquête du bastion des miliciens situé dans la forêt Wago dans le cadre de l’opération « Zaruba ya Ituri (Ndlr : la tempête de l’Ituri) ».
Le territoire de Djugu avait déjà été secoué par des violences meurtrières en 2017 et 2018. Plus de 200 civils étaient tués, des villages entiers incendiés et plus de 2000 personnes avaient traversé le lac Albert pour vivre en Ouganda. Des centaines de déplacés internes arrivés à Bunia étaient installés autour de l’hôpital général. Cette année, le HCR a dénombré plus de 300 000 personnes qui ont fui les violences depuis début juin dans les territoires de Djugu et Mahagi.
Patrick Maki