Lualaba : ACAJ accuse Richard Muyej d'interdir le meeting de Lamuka lors de la visite de Katumbi à Kolwezi 

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L’Association Congolaise pour l’Accès à la Justice (ACAJ) dit avoir appris que la décision de la mairie de Kolwezi d’interdire le meeting par la coalition Lamuka, ce vendredi 26 juillet, à l’occasion de l’arrivée de Moïse Katumbi dans cette ville, a été dictée par Richard Muyej, gouverneur de la province de Lualaba.

Selon l’ONG qui cite des sources concordantes, Richard Muyej s’est toujours comporté ainsi face aux "activités des partis et plateformes de l’opposition ainsi que des organisations de la société civile dans cette province".

"Le gouverneur de la province de Lualaba doit abandonner sa politique de limitation arbitraire et systématique de l’exercice des libertés de circulation, de manifestation et réunion publiques qu’il pratique depuis plusieurs années", dit l'ACAJ dans son communiqué.

L'ACAJ dit condamner fermement cette décision.

"Cette décision est arbitraire et inacceptable. Les dispositions de l’article 26 de la Constitution consacrent le principe d’information ou de la déclaration préalable et annulent celui de l’autorisation préalable prévu par le Décret-loi n° 196 du 29 janvier 1999 portant réglementation des manifestations et réunions publiques", a rappelé Me Georges Kapiamba, président de l’ACAJ.

Le voyage de Katumbi à Kolwezi s’inscrit dans le cadre de sa tournée dénommée « safari ». L’autorité urbaine de Kolwezi a été saisie par le Mouvement de libération du Congo (MLC), vendredi dernier. Mais le maire évoque des raisons liées à "la sécurisation" et "la paix sociale".

"Pour la sécurisation de tous et la paix sociale, Madame le Maire de la ville de Kolwezi informe la population qu'aucune manifestation ou rencontre politique organisée par n'importe quel parti ou regroupement politique n'est autorisée sur toute l'étendue de la ville et ce, jusqu'à nouvel ordre", dit le communiqué de la mairie de Kolwezi. 

En mai dernier, le député provincial de Lualaba, Donat Tshimboj, avait tenu des propos comminatoires à l’endroit de Moïse Katumbi dont l’entourage avait annoncé une visite à Kolwezi.

Monsieur Moïse Katumbi est déclaré persona non grata au Lualaba. S’il ne veut pas mourir qu’il n’ose pas mettre ses pieds à Kolwezi. S’il ose venir, le sang va couler à coup sûr. Moïse Katumbi ne peut pas fouler ses pieds au Lualaba, car n’étant pas originaire de cette province”, avait déclaré le député.

L'ACAJ avait alors demandé au procureur général près la Cour de cassation d’engager des poursuites judiciaires contre le député provincial "pour incitation à la haine tribale, au meurtre et à la guerre civile entre communautés". L’ONG avait également transmis à la justice un CD contenant les propos du député Donat Tshimboj.

Japhet Toko