Promouvoir la femme congolaise, c’est l’ambition de Christelle Mpongo

Christelle Mpongo, éditrice Femme d'Afrique. Photo droits tiers

Femmes entrepreneures, artistes comédiennes, chanteuses, chefs d’entreprises, femmes politiques, Christelle Mpongo fait la promotion des Congolaises à travers son magazine « Femme d’Afrique ». Rencontre.

Bonjour Christelle Mpongo et merci de répondre à nos questions. Pouvez-vous brièvement vous présenter ?

Christelle Mpongo : Je m’appelle Christelle Mpongo, je suis actuellement éditrice du magazine Femme d’Afrique basé à Kinshasa. Je me suis lancée dans l'entrepreneuriat à l'âge de 17 ans. A l’époque, j’avais un salon de coiffure, une maison d’habillement et une terrasse. A 22 ans, j’ai commencé à travailler au sein de la cellule de presse du ministère de l'Intérieur pour le compte du journal Uhuru. En juillet 2013,  j’ai lancé le magazine Femme d’Afrique, sous le format papier. En mars 2019, j’ai ajouté  le format web au travers du média en ligne  (www.femmedafriquemagazine.net).  Le magazine en papier est un  trimestriel alors que sur le site nous publions tous les jours.

En mettant en place ce magazine, quelle était votre vision principale ?

Christelle Mpongo : Il existe de nombreux magazines dédiés à la femme bien que très peu n’abordait des thèmes autres que la mode et la beauté. J’ai voulu combler ce vide avec Femme d’Afrique, un magazine totalement consacré à la promotion de la femme africaine, active dans tous les secteurs.

Le passage de Femme d’Afrique du format papier au site internet n’a-t-il pas changé vos objectifs de départ ?

Christelle Mpongo : Non, la venue du site internet n’a pas modifié nos objectifs de départ. Au contraire, il nous aide à atteindre tous les coins du monde afin de faire valoir le travail de l’Africaine. Nous avons  également réservé une page sur le site à travers la rubrique « Nos produits » ;  où nos magazines peuvent être téléchargés à 3 dollars.

Depuis sa création jusqu’à ce jour, le magazine a-t-il aussi remporté des prix ?

Christelle Mpongo : Oui, nous avons remporté le prix Kin Awards en 2015 et le plus récent concerne le 4ème sommet du protocole de la SADC 2019, sur le genre et le développement.

Quel contenu en particulier proposez-vous à la femme congolaise ?

Christelle Mpongo : Le magazine contient plusieurs rubriques qui font la promotion des activités de la Congolaise. Sur le web ou dans le magazine sous format imprimable, nous proposons des articles axés sur la carrière, l’entrepreneuriat, la  mode, les mœurs, la santé, des interviews et des portraits.

Dans les différents objectifs poursuivis par votre magazine, vous parlez d' “amener la femme à l'auto-prise en charge”. Par quel mécanisme compte-vous y parvenir ?

Christelle Mpongo : Femme d’Afrique magazine a été créé pour donner un repère à la jeune fille congolaise. Nous voulions nous servir du profil de la femme élite dans tous les domaines de la vie courante, pour initier la jeune fille à une meilleure auto-prise en charge. En optant pour la femme comme soubassement de notre contenu, ce support médiatique espère contribuer à une requalification de la perception négative dont la femme africaine a toujours souffert. 

Quelle différence voyez-vous entre la femme africaine des années 50 et l’Africaine de nos jours ?

Christelle Mpongo : La femme africaine des années 50 était plus une femme au foyer contrainte aux us et coutumes, tandis que la femme africaine de nos jours est le reflet de la modernité, des progrès de la science et de la technologie soutenus par un renouvellement mental affranchi de toute sorte de tabou.

Dans les débats sur les questions de parité, la conquête des postes décisionnels et le statut de la femme, à quel niveau situez-vous la participation de la femme congolaise 59 ans après l’indépendance de la RDC ?

Christelle Mpongo : 59 ans après l’indépendance, la femme congolaise a gravi les échelons dans les différentes institutions et postes décisionnels. En RDC, le sujet sur la parité reste toujours une lutte pour les femmes dans les différentes institutions, moins de femmes se démarque que ça soit dans la politique, ou dans d’autres domaines de la vie courante. La parité doit être plus effective dans le comptage numérique, la femme doit être capable d’influencer son milieu.

La gestion d’une entreprise médiatique en RDC rencontre d’énormes difficultés d’ordre financier, matériel parfois éditorial. Comment comptez-vous y faire face dans les 10 prochaines années ?

Christelle Mpongo : J’ai mis en place une politique qui me permettra  de résister dans les prochaines années.

Vous êtes une femme entrepreneure dans le secteur médiatique, quelle sont vos méthodes pour imposer votre image?

Christelle Mpongo : Dans le traitement et la publications de mes articles, je propose à mes lecteurs des sujets pertinents en rapport avec le contexte actuel de la vie.

Dans  les 20 prochaines années, quel sera votre plus grande réalisation en tant que femme ?

Christelle Mpongo : La création des centres de formation pour aider la femme à s’améliorer dans plusieurs domaines. Faire de la jeune fille d'aujourd'hui, une femme capable de se prendre en charge.

Christelle Mpongo détient un diplôme de Licence en Journalisme politique extérieure, décroché en 2008, à l’Institut facultaire des sciences de l’information et de la communication (IFASIC).

Propos recueillis par Prisca Lokale