RDC : 4 morts dans deux nouvelles attaques armées à Djugu

Photo ACTUALITE.CD.

La société civile de Djugu rapporte une double attaque perpétrée dans la nuit de jeudi à ce vendredi 5 juillet 2019 par des hommes armés dans deux villages situés dans la chefferie de bahema nord, en territoire de Djugu causant au moins 4 morts.

La première attaque a eu lieu au village Chunga où les assaillants ont tué deux personnes et blessé deux autres. Ils ont également incendié des habitations. La seconde attaque a ciblé deux jeunes hommes qui ont été embusqués au village Lida. Les victimes sont mortes sur le champ. 

« C'est vraiment déplorable, les assaillants sont venus à 19 heures, ils ont pillé systématiquement le village Chunga et ensuite tué deux hommes, ils ont également blessé 2 mamans par machette. Ces dernières sont actuellement admises dans une structure sanitaires à Bule. Trois maisons ont été incendiées. La même nuit il y a eu une autre attaque dans le village Lida où deux jeunes hommes déplacés qui revenaient de Bule vers Dhedja sont tombé dans une embuscade tendue par ces inciviques », a dit à ACTUALITE.CD Charité Banza, président de la société civile locale.

Tshisekedi a séjourné la semaine dernière en Ituri. Il y a rencontré les responsables provinciaux et locaux. Il a tenu une réunion du comité provincial de sécurité en présence notamment des commandements des Forces armées de la RDC (FARDC), de la Police Nationale Congolaise (PNC) et de l’Agence Nationale des Renseignements (ANR). Il s’est également adressé à la population de Bunia à travers un meeting. Il a prêché l’amour entre ituriens et annoncé son implication pour le retour de la paix. Félix Tshisekedi s’est également rendu à Djugu où il a promis que l’armée restera dans cette zone jusqu’au rétablissement total de la paix. Il a surtout dénoncé la tentative de génocide dans cette partie du pays.

 « Une main leur est tendue pour qu’ils [Ndlr : miliciens] passent aux aveux et surtout qu’ils disent quel est le soubassement de leurs actions, pourquoi tant de violences, pourquoi tant d’acharnement à mal faire, à commettre le crime. Manifestement ça ressemble à une tentative de génocide, on voulait pousser la province de l’Ituri à s’embraser, à mener des événements malheureux comme le génocide qu’on a connu dans notre région de Grands lacs.  Et maintenant le plus important c’est de savoir qui est derrière tout ça, et ça je ne lâcherai pas, j’irai jusqu’au bout pour connaître la vérité », a-t-il expliqué au cours d’une conférence de presse mardi 2 juillet 2019 à Bunia.

Contexte

Les violences armées ont resurgi en avril dernier dans le territoire de Djugu. L’armée a identifié un certain « Ngudjolo » comme le chef de la milice dont les hommes opèrent dans plusieurs localités et dans la chefferie de Mokambo en territoire de Mahagi. 

Mgr Dieudonné Uringi, évêque du diocèse de Bunia, a dénoncé pour sa part, l’existence d’un secte mystico-religieux dénommée CODECO  encourageant les violences qui ont déjà fait plus d’une centaine de morts dans le territoire de Djugu. L’armée a annoncé dimanche avoir démantelé ce groupe armé après les offensives menées depuis le 27 juin pour la conquête du bastion des miliciens situé dans la forêt Wago dans le cadre de l’opération « Zaruba ya Ituri (Ndlr : la tempête de l’Ituri) ». 

Le territoire de Djugu avait déjà été secoué par des violences meurtrières en 2017 et 2018. Plus de 200 civils étaient tués, des villages entiers incendiés et plus de 2000 personnes avaient traversé le lac Albert pour vivre en Ouganda. Des centaines de déplacés internes arrivés à Bunia étaient installés autour de l’hôpital général. Cette année, le HCR a dénombré plus de 300 000 personnes qui ont fui les violences depuis début juin dans les territoires de Djugu et Mahagi.

Franck Asante