Ituri : Une dizaine de miliciens tués à Djugu par l’armée lors de combat de conquête du bastion de Wago 

Les FARDC en patrouille dans la périphérie de Beni après des affrontements avec des miliciens Mai-Mai ce lundi 22 octobre 2018 (Photo Yassin Kombi/ACTUALITE.CD)

Les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) affirment avoir découvert des dizaines de corps des hommes armés dirigés par un certain Ngudjolo, accusé des tueries de civils depuis quelques mois en territoire de Djugu, dans la province de l’Ituri.

Selon le porte-parole de l’armée dans la région, ces corps ont été découverts dans la forêt Wago, considéré comme le bastion de ces miliciens, récupéré par les forces loyalistes, depuis le mardi 26 juin dernier, après des combats de deux jours.

« A wago, nous avons découvert au moins 10 corps de ces hommes de Ngudjolo. L'armée a récupéré 5 armes marque Ak 47, une bombe Rpg 7, des armes blanches etc…les opérations de fouille continuent », a indiqué à ACTUALITE.CD le lieutenant Jules Ngongo, porte-parole militaire en Ituri.

La société civile locale, qui félicite l’armée pour le travail abattu, espère voir Ngudjolo arrêté et appelle la population a collaboré avec les militaires pour neutraliser tous les miliciens.

« Nous sommes contents de cette opération de nos vaillants militaires. Mais il ne suffit pas de contrôler seulement ce bastion mais aussi faut-il capturer Ngudjolo et le transférer devant la justice pour le génocide commis à Djugu, Mahagi et Irumu. Nous appelons la population à ne pas cacher ces groupes armés pour faciliter la tâche à notre armée », a déclaré Charité Banza, président de la société civile de Djugu.

Contexte

Les violences armées ont resurgi en avril dernier dans le territoire de Djugu. L’armée a identifié un certain « Ngudjolo » comme le chef de la milice dont les hommes opèrent dans plusieurs localités de Djugu et la chefferie de Mokambo du territoire de Mahagi. 

Mgr Dieudonné Uringi, évêque du diocèse de Bunia, a dénoncé, pour sa part, l’existence d’une « secte mystico-religieux » dénommée CODECO encourageant les violences qui ont déjà fait plus d’une centaine de morts dans le territoire de Djugu. L’armée a annoncé ce jeudi 27 juin la conquête du bastion des miliciens, situé dans la forêt Wago, après deux jours d’intenses combats dans le cadre de l’opération « Zaruba ya Ituri (Ndlr : la tempête de l’Ituri) ». 

Le territoire de Djugu avait déjà été secoué par des violences meurtrières en 2017 et 2018. Plus de 200 civils étaient tués, des villages entiers incendiés et plus de 2000 personnes avaient traversé le lac Albert pour vivre en Ouganda. Des centaines de déplacés internes arrivés à Bunia étaient installés autour de l’hôpital général. Cette année, le HCR a dénombré plus de 300 000 personnes qui ont fui les violences depuis début juin dans les territoires de Djugu et Mahagi.

Franck Asante