Viol de la mineure de 13 ans : Barbara Kanam et Christelle Vuanga ont participé à la marche de ce vendredi

Marche du collectif "Justices pour elles"

De la place des évolués au Palais de justice, Barbara Kanam, artiste musicienne congolaise couronnée au mois de mai “championne de la promotion des droits de la femme” et Christelle Vuanga, Députée nationale ont participé à la marche de ce vendredi 21 juin.

Pour les deux femmes, cela ne fait pas l’ombre d’un doute, les responsabilités sont partagées dans cette affaire et il est plus que temps les lois du pays soient adaptées aux réalités du moment.

Je suis très touchée. Aucun parent ne peut accepter que son enfant subisse des tels actes. En tant que femme et mère, je suis venue témoigner mon soutien à cette jeune fille et à toute sa famille.,”  explique Barbara Kanam en ajoutant “nous sommes en RDC, un nombre important de femmes et des jeunes filles ont été victimes de violences sexuelles mais ne savent pas en parler. Je me suis décidée de marcher pour qu'ensemble nous  puissions dénoncer ces actes et leurs auteurs doivent être sanctionnés par la loi”a-t-elle affirmé. Tout en réitérant sa confiance aux autorités judiciaires.Je crois en la justice de notre pays. Je pense qu’il y a des personnes capables parmi les avocats, les juges pour prendre les bonnes décisions sur cette question parce que ces actes ne doivent plus se répéter dans nos milieux éducatifs. Ces actes prouvent à suffisance que les lois devraient s’adapter aux réalités du moment.

Pour Christelle Vuanga, il est plutôt question d’une responsabilité partagée. “ L’essentiel est de réveiller les femmes congolaises, les filles, les parents, les encadreurs des jeunes pour qu’ils sachent que la société congolaise  fait face à un problème, ce sont les adultes qui ont louer cet appartement, ce sont les adultes qui ont vendu ces boissons alcoolisées, ce sont aussi les adultes qui leur ont donné les moyens financiers… Ne nous retirons pas de cette affaire. Au contraire, responsabilisons nous davantage,”  explique-t-elle.

Marche du collectif justice pour elles

Par ailleurs, la députée nationale a décrit les effets du viol. “La sexualité, c’est la vie d’une personne. Une femme, lorsqu’elle est victime de viol, elle ne l’oublie jamais. Ces souvenirs traversent son esprit à chaque seconde et elle est traumatisée. Il faut aller à l'hôpital de Panzi pour comprendre comment c’est très dur. C’est un cas qui peut empêcher la répétition d’autres cas si les juges pensent qu’ils peuvent réparer et si la partie accusée accepte de réparer les dommages,” conclut Mme Vuanga.

Pour rappel, l’événement s’était déroulé le 17 mai, jour férié, dans un appartement de la commune de la Gombe. La victime aurait été droguée et les scènes de l'acte ont été filmées. La fille et ses camarades sont tous élèves du complexe scolaire Révérend Kim, dans la commune de Lingwala. Le tribunal pour enfants, siégeant à la Maison communale de Kinshasa a rendu son verdict le lundi 17 juin.

Sur les réseaux sociaux, des appels au soutien à la victime ont été lancés. Plusieurs organisations sont également impliquées pour faire jaillir  la vérité, c’est le cas notamment de l’Union Congolaise des Femmes des Médias (UCOFEM).

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Prisca Lokale