RDC : le gouvernement interpellé sur la nécessité de s’approprier l’intelligence avancée

Conférence

Le collectif Ishango a organisé une conférence, le samedi 15 juin dernier, dans le but de faire le point sur l’importance pour un Etat de s’approprier l’intelligence artificielle. Deux conférenciers, l’économiste Amsini Dandy Matata et le juriste et politologue Serge Maabe Muanyimi, ont expliqué tour à tour dans quelle mesure la montée de la technologie pourrait largement contribuer au développement du pays.

Placée sous le thème "La guerre des intelligences et l’Etat stratège", cette conférence a éclairé l’opinion sur la façon dont de nombreux Etats dans le monde misent sur l’appropriation de l’intelligence artificielle pour assurer leurs autonomies, entre autres. Une manière de tirer la sonnette d’alarme pour que la RDC emboîte également les pas.

« Il faut financer la recherche. Financer des projets de recherche, par exemple, qui peuvent nous ramener des reformes. L’Etat doit s’inscrire dans l’intemporalité. Il doit accepter aussi de miser l’argent aujourd’hui dans l’objectif de produire de nouvelles connaissances, de nouvelles intelligences pour un avenir radieux », propose Amsini Dandy Matata. Un avis appuyé par l’autre conférencier Serge Maabe Muanyimi. Ce politologue insiste sur l’urgence pour la RDC de se doter d’une agence de stratégie.

« L’Etat doit se doter d’une agence de stratégie. Il nous faut des chercheurs avec une vision détaillée. Sur le plan de cette agence, on sera en mesure de définir les options à long terme », dit-il.

Conscient d’importantes sommes d’argent que ces opérations pourraient requérir, Amsini Dandy Matata appelle le gouvernement à prioriser l’apprentissage lors de la constitution du budget national.

« Il faut accepter d’imputer une importante partie du budget destiné au fonctionnement des institutions pour éduquer nos enfants, construire des écoles pour former le cerveau. On doit accepter, par exemple, de couper les émoluments des députés, ce n’est pas un scandale. Il faut accepter que les enseignants qui forment les cerveaux de nos enfants puissent vivre dans des conditions décentes. A l’école primaire, par exemple, nous devons avoir des enseignants très bien payés. Parce que c’est là la base de toutes les connaissances avant de parler de l’intelligence artificielle », ajoute-t-il.

Cette conférence a réuni environ une centaine de personnes dont Leonard She Okitundu, ancien ministre des Affaires étrangères.