Adélaïde Chebeya Chibalonza, la sœur de feu Floribert Chebeya, espère la réouverture du procès de l’assassinat de son frère. Elle souhaite que justice soit faite 9 ans après la mort du défenseur des droits de l’homme.
« Détresse ! tristesse ! Il était pour moi un fils. Je l’ai récupéré quand il était en 5ème année primaire. Il a fait les études de secondaire et l’université et il a commencé à travailler pour défendre les opprimés », a-t-elle dit devant la tombe de son frère, ce mercredi 5 juin, au cimetière de Benseke-/Futi, dans la commune de Mont Ngafula.
A côté d’autres membres de sa famille et des défenseurs des droits de l’homme venus déposer des gerbes de fleurs à l’occasion de cet anniversaire, elle a eu une demande et une seule.
« Je demande la réouverture du procès. Le régime a changé. Nous espérons arriver jusqu’au bout. Les deux procès n’étaient pas des procès. C’était la récréation, mascarade (…). Je n’ai jamais eu peur. Floribert, c’est mon sang. Je demande la réouverture du procès. Si j’avais peur, je ne serai pas au Congo », a-t-elle ajouté.
Contexte
Alors président de l’ONG la Voix des sans Voix, Floribert Chebeya avait été retrouvé mort dans sa voiture, en 2010. Son chauffeur, Fidèle Bazana, qui l’avait accompagné ce jour-là pour répondre à une convocation de l’inspecteur général de la police, a depuis lors disparu.
Le procès, ouvert en 2011 contre 8 présumés, avait abouti à la condamnation à mort de quatre policiers et un à perpétuité avant que quatre ne soient acquittés en appel.
La peine était réduite à 15 ans pour l’un des policiers et le procès pour les trois autres policiers en fuite reste suspendu. Les deux familles ont, depuis 2014, saisi la justice sénégalaise contre un policier présumé témoin de la forfaiture.
Témoin clé de l'assassinat de Floribert Chebeya, Paul Mwilambwe a sollicité, dans une interview à RFI, son extradition pour être jugé en RDC.
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