Le procès sur le meurtre des experts de l'ONU s'est poursuivi, ce lundi 3 juin 2019, devant le tribunal militaire de Kananga qui a procédé à la lecture de la lettre du prévenu Jean-Bosco Mukanda, autrefois témoin clé dans l’affaire de l’assassinat de deux experts de l’ONU.
Dans cette correspondance adressée au tribunal par le biais du greffe, le prévenu Jean Bosco Mukanda clame son innocence dans ce dossier pour lequel il est inculpé.
"Je suis victime d'une manipulation. Le 8 avril dernier, Me Trésor Kabangu s'est rendu à Bunkonde où il a réuni des gens à qui il a promis des cadeaux. L'avocat a demandé aux gens qu'il avait réunis de venir me charger. Il a transmis la liste de toutes ses personnes au ministère public", écrit Mukanda dans cette lettre lue à l'audience par le capitaine Alain Bosombi, greffier au tribunal militaire.
Me Trésor Kabangu est l'un des avocats qui assistent des prévenus comme Evariste Ilunga Lumu, évadé, et Vincent Manga, depuis le début du procès. Le magistrat militaire, le colonel Cyprien Muwawu Tanzi, s’est offusqué du contenu de cette lettre.
"C'est un déni d'audience. Le contenu de cette lettre remet en cause la crédibilité de tout ce procès", a déclaré le magistrat militaire.
Le tribunal militaire a pris acte de cette lettre contre la volonté du parquet militaire.
Au mois de mars dernier, le bâtonnier du barreau du Kasaï Central avait, dans un rapport, accusé le parquet militaire de manipuler les témoins en vue d’étouffer la vérité dans l’affaire du meurtre des experts de l’ONU.
Par ailleurs, l'audience se poursuit avec la confrontation de Jean Bosco Mukanda aux prévenus Constantin Tshidime Bulabula, qui revient de son hospitalisation, et l'infirmier Tshiber Tshibwabwa.
Sosthène Kambidi