Présidente de la Commission Yumbi, Mushobekwa prête à témoigner devant la justice

Marie-Ange Mushobekwa, ministre des droits humains

La ministre des droits humains, Marie-Ange Mushobekwa qui préside la commission d’enquête sur les tueries de Yumbi (Mai-Ndombe) se dit prête de témoigner devant les instances judiciaires en faveur des victimes entendues dans le cadre de l’enquête. La ministre a présenté ce jeudi à Kinshasa le rapport de la commission composée notamment des ministères des Droits humains, des Affaires étrangères, de la Justice, de la Solidarité et des Actions humanitaires.

La commission a, entre autres, entendu la veuve et le fils de l’administrateur du territoire de Yumbi qui était lâchement abattu durant les violences de décembre dernier entre les communautés Tende et Nunu.

« Au-delà du fait que je parle au nom du gouvernement je vais témoigner de ce que j’ai entendu parce qu’en tant que présidente de la commission j’ai participé à plusieurs auditions. Je peux vous dire par exemple que le jour la commission a reçu la veuve ainsi que le fils de l’administrateur de Yumbi qui a été sauvagement tué, j’étais là, je tenais à être là. On a passé plus de 5 heures ensemble, ce n’était pas agréable, très dur. Vous pouvez imaginer qu’au-delà d’être une ministre je suis une femme, je suis une maman je comprends la douleur de cette femme. Je ne peux dire que demain pour un moindre quelconque intérêt que l’auteur de l’assassinat de l’administrateur du territoire ne soit pas poursuivi ou que tous ceux qui ont tué des enfants », a déclaré Marie-Ange Mushobekwa.

La ministre des droits humains est revenue sur quelques actes d’atrocités.

« Vous savez qu’il y a beaucoup d’enfants qui ont été tués, il y a des enfants qu’on a jetés dans les fosses libres et qui sont morts, d’autres qu’on a jetés dans le fleuve. Il y a des femmes enceintes dont on a ouvert les ventres pour sortir les bébés. Est-ce qu’on peut fermer les yeux face à ces atrocités ? Moi je reviendrai témoigner si demain la justice m’appelait pour témoigner et certifier si tout ce que j’ai écrit est vrai, je dirai oui c’est vrai j’ai entendu les cris des victimes, j’ai transcrit dans ce rapport ce que j’ai entendu », a-t-elle ajouté.

Selon l’ONU, plus de 500 personnes ont été tuées lors desdites violences communautaires. La commission d’enquête souligne l’implication des autorités politico-administratives dans les violences à Yumbi. De ce fait, elle a déjà auditionné Gentiny Ngobila, alors gouverneur de la province de Mai-Ndombe « comme renseignant ». En mars dernier, M. Mushobekwa avait annoncé que Gentiny Ngobila devrait répondre à la justice comme « témoin-clef » de ces événements.