Une vive tension s’est observée en fin de journée ce jeudi 23 mai à la prison centrale de Kananga. Les locaux qui abritent le bureau du directeur ont été saccagés par les détenus qui dénoncent leurs conditions d'incarcération.
"Le directeur Tshibalabala est entré dans la prison avec des policiers lourdement armés vers 14 heures. Ils ont obligé les détenus de rentrer dans les dortoirs et ils ont fermé les portes. Après leur départ, les détenus ont cassé les portes et sont sortis. Ils ont saccagé les bureaux du directeur et sont dans la cour et se disent prêts à affronter les forces de l'ordre. Nous les entendons crier : "les autorités ont facilité l'évasion des criminels et elles nous font souffrir, elles ont trompé que nos frères allaient faire l'armée maintenant nous apprenons que nos frères sont détenus à l'Equateur. Lelo ekoyinda (Ndlr : ça va chauffer aujourd’hui (en lingala)", témoigne un habitant voisin de la prison.
Le directeur adjoint de la prison confirme la tension.
"Les détenus ont pris la potion magique Tshizaba des Kamuina Nsapu et se disent invulnérables aux balles", explique le directeur Tshibalabala sans beaucoup de détails.
"Pour l'instant les détenus cherchent leur capita général et un bourgmestre adjoint qui est en détention préventive depuis la semaine dernière. Je crains pour leur vie", déclare le bourgmestre de Kananga Edouard Ntumba Buabua.
Selon les voisins de la prison, les militaires lourdement armés encerclent la maison carcérale.
Après les récentes évasions enregistrées, 45 ex-miliciens Kamuina Nsapu en détention à la prison centrale de Kananga ont été transférés vendredi 17 mai vers les prisons d’Angenga (Equateur) et Ndolo (Kinshasa).
Sosthène Kambidi