Tueries à Goma : Le maire de la ville accuse « certains politiciens et des enfants de connivence avec les groupes armés »

Le rond-point Signers sculpté à l'image du volcan Nyiragongo/Ph Ley Uwera ACTUALITE.CD

A Goma (Nord-Kivu), après une série de tueries qui ont fait, selon la société civile, au moins 25 morts, en un mois, dans les quartiers Ndosho, Mugunga, Majengo (nord-ouest), le maire de la ville, Timothée Mwisa, a tenu, ce mercredi, une tribune d’expression populaire avec les habitants des zones précitées.

L’autorité urbaine de Goma a recueilli les perceptions de la population qui a notamment dénoncé des « failles » dans le chef des forces de police, entre autres, « la négligence de l'information fournie par la population ».

« Certains malfrats, après leurs forfaits, se réfugient aisément au Rwanda sous l'œil regardant d'un capitaine de la police qui fait la loi dans la zone neutre [Ndlr : entre le Rwanda et la RDC]», dénonce un cadre de base du quartier Mapendo (est).

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Mais, pour le M. Muyisa, ce sont des « enfants » du coin qui entretiennent des relations avec les groupes armés pour semer l’insécurité dans la ville.

« Nous avons fait des investigations avec les services spécialisés et nous avons remarqué que ceux qui tuent à Goma ne sont pas les assaillants de loin. Ce sont nos enfants de Goma qui travaillent de connivence avec différents groupes armés actifs dans le Masisi et Walikale », a déclaré Timothée Mwisa devant près de 300 personnes réunies en la salle Full Gospel, en plein centre-ville de Goma.

Les dernières tueries remontent à mardi aux quartiers Majengo et Ndosho où trois personnes ont été tuées par machette poussant la société civile à interpeller les autorités qui laissent le « terrorisme entrer à Goma ».

Le maire va jusqu’à accuser aussi « certains politiciens » qui, selon lui, « sont également à la base de cette insécurité dans la ville de Goma avec leurs différentes réactions dans les médias ».

Des accusations qui étonnaient la salle. Au lendemain du meurtre de six personnes la semaine dernière par des hommes armés au quartier Ndosho, le député provincial Jean Paul Lumbulumbu avait exigé le départ du maire de Goma afin de « mettre en place un nouveau plan de sécurisation de la ville ».

En attendant les mesures sécuritaires adéquates, c'est la psychose qui règne, dès la soirée, dans les quartiers Ndoshole, Mugunga, Majengo... à proximité du parc des Virunga où des rebelles FDLR (Forces démocratiques pour la libération du Rwanda) sont actifs. 

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Yvonne Kapinga depuis Goma