Deux jours après les nouvelles tueries de six personnes par les hommes armés à Goma, dans le quartier Ndosho (ouest), la population accuse la police de « non-assistance aux personnes en danger ».
Certains habitants de Ndosho affirment avoir appelé le numéro de secours de la police mais cette dernière « raccrochait l’appel ».
« Ils ont tué à côté de chez moi, j’ai appelé la police 19 fois mais elle raccrochait les appels », témoigne un habitant sous anonymat.
Les victimes ont été tuées par balle. Une vive manifestation populaire a eu lieu dimanche à Goma pour désapprouver ces tueries fréquentes.
« Nous demandons la démission du bourgmestre de la commune de Karisimbi », lance un autre habitant en pleine manifestation.
Le député provincial Jean Paul Lumbulumbu a, quant à lui, exigé le remplacement du maire de Goma afin de permettre la mise en place d’un nouveau plan de sécurisation de la ville. Au moins 20 personnes sont déjà tuées en un mois par des hommes armés dans les quartiers Ndosho et Mugunga.
« Les militaires et les policiers nous tracassent. Nous ne savons pas s’ils veulent ramener l’insécurité de Beni à Goma », s’interroge un jeune résident à Ndosho.
Vendredi, les députés provinciaux du Nord-Kivu ont rencontré les autorités militaires et policières locales mais cela n’a pas empêché le meurtre.
« Nous demandons qu’il y ait sécurité à Ndosho. Un quartier avec 31 avenues mais 13 policiers seulement. Nous demandons qu’on puisse renforcer la sécurité à Ndosho. C’est grave qu’on puisse tuer en plein milieu urbain onze personnes en deux semaines, nous allons passer aux actions de grande envergure », s’indigne un père de famille.
Lors d’une récente interview à la presse après une parade, le général Placide Nyembo, commissaire provincial de la police au Nord-Kivu, avait reconnu des « failles » dans la sécurisation de la ville et avait appelé la population à collaborer avec les forces de l’ordre afin de « relever les défis ».
Jonathan Kombi